Le Parti évangélique (PEV) appelle les citoyens à rejeter l'initiative populaire sur l'immigration le 9 février. Réunis samedi en assemblée, les délégués soutiennent en revanche celle contre le remboursement des avortements ainsi que le projet de financement et d'aménagement de l'infrastructure ferroviaire (FAIF).
Ils ont rejeté par 82 contre 11 voix l'initiative de l'UDC "contre l'immigration de masse", indique le PEV. Le texte se base sur une posture de "cloisonnement et de xénophobie", a critiqué la conseillère nationale zurichoise Maja Ingold devant les délégués à Winterthour (ZH).
Il est hypocrite de faire venir des ouvriers pour des travaux que les Suisses n'acceptent plus de faire, mais de fermer les portes à leurs familles en argumentant qu'elles coûtent trop cher. L'économie helvétique a besoin de personnel étranger, a souligné Maja Ingold. Pour le PEV, il ne faut pas compromettre la relation avec l'Union européenne en résiliant les accords bilatéraux.
Le mot d'ordre sur l'initiative "financer l'avortement est une affaire privée", qui vise à ce que les interruptions volontaires de grossesse (IVG) ne soient plus remboursées par l'assurance maladie de base, a donné lieu à un débat nourri. De nombreux délégués ont estimé qu'il fallait donner un signe clair contre "l'avortement-réflexe", choisi sans trop d'hésitation et scrupules, et qu'il ne fallait plus cofinancer les IVG d'autrui avec les primes.
D'autres ont affirmé au contraire que l'initiative était dirigée contre les femmes socialement défavorisées qui ne peuvent pas se permettre une assurance complémentaire couvrant le financement d'un avortement. Mais les délégués ont finalement décidé par 59 voix contre 31 d'appeler le peuple à voter "oui".
Ils soutiennent en outre à l'unanimité le projet FAIF, troisième objet des votations fédérales du 9 février. Un "oui" permettrait de maintenir la qualité exceptionnelle des transports publics et toutes les parties concernées participeraient de manière équitable au financement.
Enfin, les délégués ont acclamé une résolution de l'ancien conseiller national Ruedi Aeschbacher demandant au Conseil fédéral de poursuivre sa stratégie de l'argent propre et de rester strict sur le devoir de diligence des banques.