La méfiance des Suisses à l'égard de l'énergie nucléaire s'est quelque peu renforcée en cinq ans. Ainsi 57% des personnes interrogées en juin se prononcent partiellement ou totalement contre l'énergie nucléaire. C'est cinq points de plus qu'il y a cinq ans. Elles sont au contraire 41% à y être favorables (40% en 2008).
Le sondage mené auprès de 1015 personnes sur mandat de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) montre en outre une nette différence entre hommes et femmes. Tant en 2008 qu'en 2013, près de la moitié des hommes interrogés (OFEN) ont déclaré soutenir l'énergie nucléaire, alors que seul un tiers des femmes y sont favorables.
L'acceptation est par ailleurs plus grande en Suisse alémanique, où se situent les cinq centrales nucléaires helvétiques. Elle y atteint en 2013 entre 43% et 46%, contre 33% en Suisse romande ou au Tessin, écrit mercredi l'OFEN dans un communiqué.
En 2011, juste après l'accident de la centrale japonaise de Fukushima, la question environnementale était devenue la première préoccupation des électeurs suisses, selon un sondage de la SSR. L'effet n'a pas duré, comme l'a montré le sondage UNIVOX 2012 publié en février. Un an et demi après la catastrophe, la conscience écologique et le comportement des Suisses sont retombés au niveau antérieur à la catastrophe.
Pas de solution sûre
La quasi-totalité des personnes interrogées en 2013 sur mandat de l'OFEN estiment toutefois qu'une solution concrète pour la gestion des déchets radioactifs doit être trouvée maintenant. Pour 95% d'entre elles (97% en 2008), on ne peut pas déléguer ce problème aux générations futures.
Mais 82% des sondées (77% en 2008) pensent qu'il n'existe pas de solution sûre pour la gestion des déchets. Le dépôt en couches géologiques profondes apparaît pour la moitié des sondés (46% en 2008) comme la méthode la mieux adaptée pour un stockage à long terme. Ils sont toutefois 39% à s'opposer à ce type de dépôt (34% en 2008).
ONG les plus crédibles
Les informations sur les déchets radioactifs jugées les plus fiables émanent de sources indépendantes. Les ONG occupent la première place. Elles ont encore gagné en crédibilité, 38% des sondés les considèrent comme fiables, contre 33% en 2008. Viennent ensuite les sources scientifiques et les organisations internationales qui s'engagent pour l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.
La confiance dans les dires du Conseil fédéral a en revanche diminué: 24% des personnes interrogées les estimaient fiables en 2008, contre seulement 21% en 2013. La proportion est identique concernant les communications de l'industrie nucléaire.