La probabilité de parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien d'ici la date butoir fixée à lundi semblent de plus en plus réduites. L'Iran et les grandes puissances ont reconnu samedi à Vienne être loin de l'objectif final.
Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a reconnu qu'il reste "de grosses divergences, (...) de graves divergences" avec l'Iran, tout en assurant que tout le monde "travaillait dur" pour aboutir. Et pour la première fois, un responsable du département d'Etat a admis que Washington envisageait d'autres "options" qu'un accord complet lundi soir.
"C'est l'heure de vérité", a lancé le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier dans la capitale autrichienne, où il s'est entretenu séparément avec M. Kerry et avec le ministre iranien Mohammad Javad Zarif.
Une source proche de la délégation iranienne a aussi admis que "le fossé rest(ait) encore important", réclamant "maintenant une décision politique" de tous les gouvernements impliqués.
Mais selon une source européenne, conclure un accord complet lundi apparaît désormais "physiquement impossible", car "aucun progrès significatif" n'a été réalisé. "Même si on arrive à un accord politique, les annexes techniques ne seront pas prêtes. Or dans notre esprit, rien ne sera agréé tant que tout ne sera pas agréé y compris les annexes", a relevé ce diplomate.
Aucune avancée significative n'a été enregistrée sur les deux principaux points d'achoppement, la capacité d'enrichissement de l'uranium par l'Iran et la levée des sanctions imposées à la république islamique. L'Iran rejette les accusations des Occidentaux, qui soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire.
Les tractations, qui s'emballent depuis vendredi, se font principalement entre les deux acteurs clés, John Kerry et Mohammad Javad Zarif. Les deux ministres, qui affichent une bonne entente, ont eu quatre longs face-à-face depuis jeudi soir, sous l'égide de la négociatrice européenne Catherine Ashton.
M. Kerry a aussi multiplié les appels téléphoniques à ses homologues des pays arabes, de la Turquie et au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui se méfie d'un accord international avec la République islamique.