Le fabricant américain de jouets Mattel a continué de souffrir au deuxième trimestre de la mauvaise santé de la célèbre Barbie. Le phénomène s'est conjugué à des éléments exceptionnels pour grever son bénéfice net de 24% sur un an.
Avec un bénéfice net de 73,3 millions de dollars (68,9 millions de francs) au deuxième trimestre, le groupe basé à El Segundo (Californie) a été sanctionné dès l'ouverture de Wall street mardi.
"Dans l'ensemble, nos performances sous-jacentes sur le premier semestre correspondent à nos objectifs financiers à long terme en ce qui concerne les ventes et la croissance du résultat opérationnel", s'est défendu Bryan Stockton, pdg de Mattel, cité dans un communiqué.
Barbie à la peine
Le chiffre d'affaires du groupe a grignoté 1% à 1,16 milliard de dollars hors effets de change alors que les analystes escomptaient en moyenne 1,22 milliard. Les ventes ont reculé de 2% en Amérique du Nord et progressé de 4% dans le reste du monde, a relevé le groupe, soulignant que sa marge brute trimestrielle est restée stable à 51,3%.
Les produits estampillés Mattel ont augmenté leur chiffre d'affaires de 1% à 792,4 millions, avec des situations contrastées: Barbie a engrangé 12% de moins qu'il y a un an tandis que les autres jouets pour filles ont bondi de 24%.
Le vif succès de la gamme de poupée "gothiques" Monster High, lancée en 2010 pour les fillettes, s'est confirmé, tout comme celui de la nouvelle marque American Girl, des poupées plus traditionnelles inspirées de personnages réels, qui a poursuivi sur sa lancée avec +14% à 78,2 millions de dollars.
Phénomène de cannibalisation
Les dirigeants du groupe ont reconnu lors d'une conférence téléphonique que Barbie pouvait être partiellement cannibalisée par cette nouvelle concurrence, sans pouvoir le quantifier.
Selon M. Stockton, les ventes de la célèbre poupée mannequin restent encore supérieures à celles de 2010 et auraient surtout été pénalisées par le décalage sur le second semestre des campagnes de promotion habituellement menées en début d'année.
Les marques phares du groupe comme les petites voitures Hot Wheels et Matchbox ou les jeux pour nourrissons Fisher-Price ont, à l'instar de Barbie, continué de souffrir avec respectivement -6% et -3%.
Le groupe compte tout particulièrement sur les lancements de nouveaux produits à l'automne pour leur faire remonter la pente. Et sur les évolutions engagées pour Fisher-Price et Polly Pocket.