Le japonais MHI et l'allemand Siemens mettent sur la table 7,25 milliards d'euros (8,83 milliards de francs) pour une partie des activités énergétiques d'Alstom, affirme la presse japonaise à quelques heures d'une réunion au plus haut niveau de l'Etat français. L'américain GE lorgne également.
Les conglomérats industriels Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et Siemens avaient annoncé mercredi s'être alliés pour faire une éventuelle offre commune, afin de contrer General Electric (GE), qui a déjà proposé 12,35 milliards d'euros (15 milliards de francs) pour les activités énergétiques du français Alstom.
Officiellement, les géants nippon et allemand n'ont encore avancé aucune offre chiffrée, mais le quotidien japonais "Nikkei", bible des milieux d'affaires de l'archipel, a affirmé qu'ils proposaient 7,25 milliards d'euros. Cette offre est inférieure en valeur à celle de GE, mais elle concernerait un périmètre plus petit qui exclurait notamment les activités de distribution/transmission.
Elle serait formulée en deux parties: MHI, associé à son compatriote Hitachi pour l'occasion, proposerait 3,6 milliards d'euros pour les activités de turbines à vapeur d'Alstom, utilisées dans les centrales nucléaires françaises, tandis que Siemens investirait la même somme pour acquérir l'activité de turbines à gaz.
Selon une source au fait des discussions, l'allemand prévoirait toujours de céder ses activités ferroviaires à Alstom, qui veut se recentrer sur ce secteur jugé plus porteur. Quitte à se passer de sa branche énergie qui pèse environ 70% de ses revenus.
MHI a affirmé en réponse aux informations du "Nikkei" que "le schéma, le montant de l'investissement et d'autres points" de son offre commune avec Siemens "étaient en cours d'étude" et qu'"aucune décision" n'avait été prise. Les deux groupes feront savoir au plus tard le 16 juin s'ils concrétisent leur intérêt par une offre ferme au conseil d'administration du groupe français.
Mais l'entrée des Japonais dans la bataille pour Alstom bouleverse déjà la donne pour la conquête de ce géant hexagonal, considéré comme stratégique par les plus hautes autorités de l'Etat.
Le président de la République François Hollande doit faire le point sur ce sujet dès jeudi matin à 08h00 française (et suisse) avec le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg et le Premier ministre Manuel Valls. Selon ce dernier, l'Etat "n'a pas de préférence pour une offre particulière".