Les négociations étaient dans l'impasse samedi à la mi-journée à Lima après plus de deux semaines de discussions sur les engagements à prendre courant 2015 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elles étaient bloquées par le clivage persistant entre Nord et Sud.
L'espoir d'arracher rapidement un compromis sur la base d'un nouveau texte rédigé dans la nuit de vendredi à samedi a été douché par plusieurs interventions en séance plénière. Un accrochage de dernière minute a notamment opposé Chinois et Américains.
"Il nous faut parvenir à un consensus ici à Lima, mais vu la situation nous constatons que nous sommes dans une impasse", a déclaré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Liu Zhenmin. A ses yeux, le "projet d'accord doit être amendé afin de refléter davantage les différences entre pays développés et en développement".
"Nous allons proposer de nouvelles formulations (...) mais nous n'avons pas le temps de nous lancer dans de nouvelles négociations interminables, nous le savons tous. Le temps presse", lui a répliqué l'Américain Todd Stern. Celui-ci a exhorté tous les participants à accepter le texte de compromis, soulignant qu'un échec à Lima serait considéré comme un "grave revers" qui menacerait la conférence de Paris de décembre 2015 et mettrait en cause la crédibilité de l'Onu.
L'Union européenne, la Russie et d'autres pays développés ont accepté le texte de compromis fixant les mesures à prendre par tous les participants avant le sommet de Paris.
Mais de nombreux pays en voie de développement ont estimé que cet accord ne réclamait pas assez d'efforts aux pays riches, notamment sur le financement de la lutte contre le réchauffement et sur le mécanisme de compensation censé faire face aux conséquences de ce réchauffement - tempêtes, inondations, élévation du niveau des mers.
Les contributions doivent faire état des objectifs nationaux de réduction pour qu'au niveau global, les émissions baissent de 40 à 70% d'ici à 2050, une nécessité pour parvenir à limiter à 2°C la hausse de la température de la planète. Au-delà de ce seuil, les scientifiques estiment que les impacts seraient graves et irréversibles, et mettraient en danger de nombreuses populations.
Le projet de compromis exprime toutefois de "graves inquiétudes" et estime insuffisantes les mesures visant à limiter la hausse des températures à deux degrés.