Les principaux partis politiques suisses soutiennent le "Financement et aménagement de l'infrastructure ferroviaire" (FAIF). Le projet, soumis au peuple le 9 février, permet notamment de répondre à la mobilité croissante, entretenir le réseau et conserver des emplois, avance le comité interpartis "Oui à FAIF".
Le réseau ferroviaire suisse est le plus chargé au monde et la tendance est à la hausse. Rien qu'en 2012, chaque Suisse est monté en moyenne 51 fois dans un train, a noté lundi la conseillère nationale Evi Allemann (PS/BE).
Environ 3,7 millions de personnes transitent chaque jour entre leur domicile et leur lieu de travail, a renchéri le conseiller aux Etats Peter Bieri (PDC/ZG). Une part importante de ces pendulaires le fait en transports publics. Un aménagement ferroviaire ciblé s'avère nécessaire.
Les transports publics constituent également un employeur important, totalisant plus de 100'000 places de travail, a plaidé le conseiller national Olivier Français (PLR/VD). L'attractivité économique de la Suisse dépend de la qualité des infrastructures ferroviaires, que ce soit pour le trafic de personnes ou de marchandises.
En Suisse romande, ces investissements permettront de mettre à niveau les gares de Lausanne et Genève. Les Intercity longs de 400 mètres pourront s'y arrêter, a-t-il rappelé.
Le FAIF "n'oppose pas la route et le rail", qui sont complémentaires, selon le libéral-radical vaudois.
Ajuster les rabais fiscaux au niveau de l'impôt fédéral direct ne va pas peser exagérément sur le porte-monnaie des usagers, a affirmé le conseiller aux Etats This Jenny (UDC/GL).
De plus, le FAIF, à mettre en oeuvre d'ici 2025, "rassemble les régions, la ville et la campagne", a argumenté la conseillère nationale Ursula Haller Vannini (PBD/BE). Il englobe également les frais d'aménagement et d'entretien, a soutenu le conseiller national Jürg Grossen (Vert'libéraux/BE). La sécurité du réseau en bénéficiera.
Les transports totalisent aujourd'hui 34 % de la consommation globale d'énergie et 60 % de celle de pétrole, a constaté la conseillère nationale Regula Rytz (Verts/BE). Il faut développer le rail afin de ne pas négliger l'aspect environnemental, également selon elle. D'autant plus que le trafic des voyageurs risque d'augmenter de 60 % d'ici 2030.
"Ce sujet surpasse les divergences entre partis", a noté Peter Bieri. Bien que l'opposition ne soit encore sortie du bois, le conseiller aux Etats zougois a tenu à préciser: "Il n'y aura pas de fonds pour la route s'il n'y en a pas pour le rail".
Le comité interpartis se constitue de 173 parlementaires fédéraux et conseillers d'Etat. Ils viennent de toutes les régions et des sept principaux partis, soit le PBD, PDC, PLR, PVL, Verts, PS et UDC. Mais le comité central de l'UDC s'est prononcé en novembre par 53 voix contre 2 contre le FAIF. L'UDF refuse également l'objet.