Quelque 7600 milliards de dollars (7350 milliards de francs), soit 8% de la richesse mondiale, sont détenus par des particuliers dans des paradis fiscaux, selon une étude parue dans le "Journal Of Economic Perspectives". Parallèlement, les Etats essuient une perte en recettes fiscales estimée à 190 milliards par an.
Les ménages européens arrivent les premiers, avec 2600 milliards localisés dans des Etats mêlant faible fiscalité et opacité financière, selon le Français Grabiel Zucman, professeur assistant à la London School of Economics. Derrière eux, les Asiatiques (1300 milliards) et les Américains (1200 milliards), suivis par les particuliers des pays du Golfe (700 milliards).
L'étude ne prend en compte que les actifs financiers et non les biens mobiliers ou immobiliers, qui peuvent aussi être gardés à l'abri des fisc nationaux.
"S'il semble clair que la richesse détenue offshore est en augmentation, la principale incertitude tient à la part qui relève de l'évasion fiscale", indique M. Zucman.
En tenant compte de cette incertitude, M. Zacman estime à "190 milliards" par an la perte en recettes fiscales essuyée par les Etats, au profit "quasi exclusif" des contribuables les plus fortunés.
Son étude montre également que les multinationales américaines font un usage croissant des paradis fiscaux pour réduire leurs impôts. En 2013, 55% de leurs revenus réalisés à l'étranger étaient localisés dans ces juridictions, notamment au Luxembourg ou à Singapour, contre un peu plus de 20% il y a a 30 ans.