A peine 5% des PDG des plus grandes sociétés mondiales sont des femmes. Plus l’entreprise est grande, plus il est rare qu’elle soit dirigée par une femme, selon un rapport publié à Genève par l'OIT. La Suisse est au 44e rang mondial pour la présence des femmes parmi les cadres.
Une enquête mondiale citée par l'Organisation internationale du travail (OIT) montre que la Norvège détient la plus forte proportion de sociétés (13,3%) ayant une femme à la présidence de leur conseil d’administration.
Seulement dans quatre pays (Finlande, Grande-Bretagne, Norvège et Suède) les femmes sont plus de 20% dans les conseils d'administration. Elles sont entre 10 et 20% dans 13 pays, dont la Suisse, les Etats-Unis, la France et l'Allemagne, entre 5 et 10% dans 14 pays dont la Belgique, la Chine, l'Italie, l'Espagne et moins de 5% dans 13 autres pays comme l'Inde, le Japon, la Russie, les pays arabes.
Si les femmes sont encore sous-représentées dans les hautes sphères de direction, le nombre de femmes dans des postes d’encadrement moyen et supérieur a augmenté au cours des 20 dernières années, selon le rapport "Les femmes dans les affaires et la gestion d’entreprise: montée en puissance", réalisé dans 80 pays.
La Suisse est au 44e rang mondial pour la part des femmes dans des positions de cadres dans les entreprises, avec une proportion de 33,2%. Cette proportion augmente, puisqu'elle n'était que de 23% en 2000.
Au 15e rang, les Etats-Unis sont le premier pays industrialisé pour la proportion de femmes tous postes de direction confondus, avec 42,7% de femmes. La Jamaïque occupe le premier rang de ce classement, avec 59,3% de femmes cadres, et le Yémen la dernière place (2,1% de femmes cadres). La France est au 24e rang (39,4% de femmes aux postes de direction).
Des “barrières invisibles” subsistent avec la concentration des femmes dans certains types de fonctions dirigeantes comme les ressources humaines, la communication et l’administration. Le "plafond de verre" est toujours intact, constate l'OIT. Si rien n’est fait, il faudra 100 à 200 ans pour obtenir la parité au sommet de la hiérarchie des entreprises.
Aujourd’hui, les femmes détiennent et gèrent plus de 30% de l’ensemble des entreprises au niveau mondial. Mais on les trouve le plus souvent dans les micro et petites entreprises.
"Un nombre grandissant d’études montrent la corrélation positive entre la participation des femmes aux équipes et aux structures dirigeantes et la performance des entreprises. Mais il reste encore beaucoup à faire avant de parvenir à une parfaite égalité entre hommes et femmes au travail, en particulier lorsqu’il s’agit des postes de direction", a commenté Deborah France–Massin, directrice du Bureau des activités pour les employeurs de l’OIT.
Le rapport recommande de prendre des mesures en faveur de l'égalité hommes-femmes au niveau de la direction des entreprises: plus grande flexibilité du travail pour gérer à la fois obligations familiales et professionnelles, aide à la garde d'enfant, protection de la maternité. Il préconise un changement des mentalités, dont la lutte contre le harcèlement sexuel.