Six soldats et un civil tué: le bilan était lourd vendredi dans l'est de Ukraine, à quelques jours de l'entrée en vigueur d'une nouvelle trêve. Paris et Moscou continuent par ailleurs de s'écharper sur la livraison de navire Mistral: "j'en ai marre de cette question", a lâché le chef de la diplomatie russe.
A Donetsk, un retraité a été tué par des éclats d'obus tandis que six soldats ont été tués et treize blessés ces dernières 24 heures, a annoncé le porte-parole militaire Andrii Lyssenko.
Il n'a pas précisé où ces militaires ont péri, mais a indiqué que "plusieurs attaques ennemies" contre l'aéroport de Donetsk, l'un des principaux points chauds du conflit, avaient été repoussées. Les violences continuent donc alors même que Kiev et les séparatistes prorusses ont créé la surprise en annonçant jeudi un accord sur un arrêt total des tirs dans l'est du pays à partir du 9 décembre.
Mardi, un dirigeant séparatiste avait annoncé un cessez-le-feu autour de Donetsk à l'issue de pourparlers entre généraux russe et ukrainien, les insurgés et l'OSCE. Un premier cessez-le-feu avait déjà été conclu à Minsk le 5 septembre entre Kiev et les rebelles, lors de négociations auxquelles participaient la Russie et l'OSCE. Mais il n'a jamais été réellement appliqué.
La Russie est frappée par de lourdes sanctions économiques occidentales depuis l'annexion de la Crimée en mars. La livraison du premier des deux navires Mistral, que Paris a vendus à la Russie, est d'ailleurs en suspens.
"Pour l'instant on ne livre pas", a encore déclaré vendredi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avant d'ajouter: "On pourrait ne jamais livrer. Il faut que les Russes se rendent compte de cette situation".
La France "doit remplir toutes ses obligations" pour la livraison à la Russie du navire de guerre Mistral qu'elle s'est engagée à lui vendre, faute de quoi sa "réputation" sera en jeu, a lancé de son côté, sans cacher son agacement, Sergueï Lavrov.
Confrontée à une pénurie de charbon à l'approche de l'hiver, l'Ukraine négocie par ailleurs avec la Russie l'achat d'électricité, au risque d'accroître encore davantage sa dépendance énergétique envers son grand voisin.