Les combattants kurdes irakiens se préparaient samedi à se joindre à la bataille de Kobané pour aider à vaincre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI). La troisième ville kurde de Syrie est dévastée par des semaines de combats.
Attendus depuis plusieurs jours, 150 peshmergas venus du Kurdistan irakien sont arrivés vendredi soir à Kobané, après avoir quitté la ville turque de Suruç et traversé la frontière, à environ un kilomètre.
Équipés de lance-roquettes, de fusils automatiques et de mortiers, ces renforts n'ont toujours pas participé aux combats et se concentrent pour l'instant sur un soutien logistique, selon Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
De 3000 à 4000 jihadistes se battent contre 1500 à 2000 membres de la principale milice kurde syrienne des YPG (Unités de protection du peuple) qui défendent Kobané, a-t-il précisé.
L'arrivée des renforts pourrait donner un coup de pouce aux YPG, mais leurs armes ne suffiraient pas pour faire face à des jihadistes bien mieux équipés, notamment avec des chars, a estimé le chef de l'ONG.
M. Rahmane a estimé que la résistance acharnée des YPG, qui ont l'avantage du terrain, et le soutien aérien crucial quotidien de la coalition dirigée par les Etats-Unis, avaient empêché la chute de la ville aux mains des jihadistes.
Mustafa Ebdi, militant kurde originaire de Kobané, s'exprimant depuis la zone frontalière en Turquie, a jugé nécessaire davantage de renforts et d'armes, tout en faisant part de "l'optimisme ambiant après l'arrivée des peshmergas".
Les forces des YPG ont repoussé dans le Nord un nouvel assaut des jihadistes qui cherchent à couper l'accès à la ville depuis la Turquie et à l'encercler, selon l'OSDH.
Depuis le début de l'offensive de l'EI pour conquérir Kobané, le 16 septembre, environ mille personnes ont trouvé la mort, en grande majorité des combattants des deux camps selon l'OSDH.
Plus de 300'000 habitants de la région ont pris la fuite, la plupart vers la Turquie. Les jihadistes ont réussi à s'emparer de quelque 70 villages sur le chemin de Kobané, où ils sont entrés le 6 octobre. La conquête de cette ville permettrait à l'EI de contrôler une longue bande de territoire à la frontière.
En Irak, de nouvelles frappes de la coalition ont été lancées contre l'EI dans le nord et l'ouest du pays. L'armée irakienne tente, non sans grande peine, de regagner du terrain sur les jihadistes, et cherche à reprendre la ville de Baïji (nord), pour sécuriser la principale raffinerie du pays.