Le président de la Société suisse des entrepreneurs, Werner Messmer, hausse le ton envers le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann. Il lui reproche notamment de ne pas être suffisamment à l'écoute sur plusieurs questions centrales, dont la révision de la loi sur les cartels ou la responsabilité des contractants.
Dans une interview publiée vendredi dans le "Blick", en préambule à la Journée de la construction, Werner Messmer juge la révision de la loi sur les cartels nocive pour les petites et moyennes entreprises (PME). "De fait, avec la révision de la loi sur les cartels, les communautés de travail ne seront dans la pratique plus possible."
Et cela n'ira pas sans conséquence pour 90% des entreprises, selon M. Messmer. Les communautés de travail représentent souvent la seule manière pour les PME de participer à de grands projets.
Et M. Messmer de reprocher à M. Schneider-Ammann et à la Commission du Parlement chargée de la révision de ne pas avoir entendu une seule fois la SSE. "A la place, sept professeurs ont pu donner leur avis".
"La charrue avant les boeufs"
Fâché contre son collègue de parti, l'ex-conseiller national radical thurgovien lui reproche encore de "faire partie des gens qui veulent plaire à tout le monde. Justement le type de personnes qui paradoxalement créent le plus d'injustices."
Si de l'avis de M. Messmer, l'ordonnance sur la responsabilité des sous-contractants représente un "compromis utile", le président de la SSE reproche aux politiciens de vouloir mettre en oeuvre trop rapidement cette règle, soit le 15 juillet. "En l'occurrence, on a voulu mettre la charrue avant les boeufs".
Werner Messmer admet toutefois la faiblesse du lobby qu'il préside, indiquant que la SSE ne compte que deux représentants à Berne. "L'agriculture en a 30", note-t-il. Et d'ajouter que l'association doit soutenir ses représentants lorsque ceux-ci veulent se lancer dans une carrière politique.