Le directeur général de Credit Suisse, Brady Dougan, juge ne pas avoir sous-estimé le conflit fiscal avec les autorités américaines et n'a jamais envisagé de démissionner. Il évalue à 4 milliards de dollars le montant des avoirs de clients américains détenus en 2006.
"Nous avons travaillé très dur à régler cette affaire. Nous avons fait un bon travail. Personnellement, j'en ai fait une priorité", a déclaré Brady Dougan mardi en conférence téléphonique. A la tête du numéro deux bancaire helvétique depuis 2007, le directeur général ajoute "rester très engagé" pour Credit Suisse.
"Nous regrettons profondément les manquements dans le cadre des anciennes affaires transfrontières américaines, qui ont conduit au présent règlement", a répété Brady Dougan. Il s'est déclaré heureux que cette affaire judiciaire et réglementaire, la "dernière" pour Credit Suisse, soit du passé.
Pour le patron de la grande banque, "il s'agit d'une très petite part de l'activité globale". Il évalue à 4 milliards de dollars le montant des avoirs de clients américains détenus en 2006. Soit le "tiers" des chiffres avancés par la sous-commission du Sénat américain, selon lui.
Pour rappel, un rapport du Sénat américain a estimé que le numéro deux bancaire suisse avait abrité en 2006, les comptes de plus de 22'000 clients américains. Le document fait état d'un montant total de 10 à 12 milliards de dollars, en grande partie non déclarés.
"Je ne pense pas avoir sous-estimé l'affaire, complexe et difficile à résoudre", a dit Brady Dougan. L'Américain assure que l'établissement n'a pas cherché délibérément à en différer le règlement.
Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, a reproché à la banque son manque de coopération lors d'une conférence de presse dans la nuit de lundi à mardi. D'où une différence de traitement entre Credit Suisse et UBS, a renchéri le vice-ministre américain de la justice, Jim Cole.
Le président du conseil d'administration de Credit Suisse, Urs Rohner, avait affirmé plus tôt sur les ondes de la radio publique alémanique SRF qu'il ne se considérait pas comme personnellement responsable dans l'attitude coupable du numéro deux bancaire helvétique aux Etats-Unis.
"Personnellement, nous nous sentons blancs comme neige", a dit Urs Rohner, faisant aussi allusion à Brady Dougan. Quant à savoir si toute la banque a la conscience tranquille, c'est une autre question, a précisé le président du conseil d'administration.