Alstom préfère l'offre de l'américain General Electric pour le rachat de son importante branche énergie. Le groupe industriel français laisse, néanmoins, la porte entrouverte à d'autres propositions éventuelles, dont celle de l'allemand Siemens, comme le souhaitait le gouvernement qui surveille de près le dossier.
Le conseil d'administration d'Alstom a reconnu "à l'unanimité les mérites stratégiques et industriels" de l'offre de GE d'un montant de 12,35 milliards d'euros (15,1 milliards de francs), lors d'une réunion mardi soir étroitement suivie par l'Etat qui entend veiller à la préservation de l'emploi et au maintien d'activités stratégiques en France.
Le fabricant de turbines électriques et de TGV va cependant mettre en place un comité d'administrateurs indépendants, pour procéder, d'ici à fin mai, à "un examen approfondi de l'offre, en tenant compte des intérêts de l'ensemble des parties prenantes, y compris ceux de l'Etat français".
Dans ce cadre, Alstom ne pourra pas solliciter d'autres offres, mais "s'est réservé le droit de répondre à des offres non sollicitées", se laissant des marges de manoeuvres, comme le souhaitait le gouvernement qui refusait d'être mis devant le "fait accompli".
Le conseil a, en effet, "pris connaissance d'une déclaration d'intérêt" de Siemens, qui aura un accès équitable à l'information lui permettant, le cas échéant, de soumettre une offre ferme".
Le dossier "n'est pas plié", a assuré Arnaud Montebourg mercredi. "Nous avons devant nous plusieurs semaines" et "le gouvernement compte utiliser ce temps pour défendre les intérêts industriels de la nation." Le ministre de l'Economie avait reproché à Alstom de ne pas l'avoir tenu informé des négociations en cours avec GE, dévoilées par la presse la semaine dernière.
"Nous avons été entendus, c'est cela qui me paraît essentiel", s'est félicité le Premier ministre Manuel Valls, tandis que le ministre des Finances Michel Sapin a indiqué que le gouvernement n'entendait pas mettre son veto à l'opération.