La croissance économique de la Suisse a poursuivi sa progression au troisième trimestre 2014. Le produit intérieur brut (PIB) réel a gagné 0,6% par rapport aux trois mois précédents. Il avait augmenté de 0,3% au deuxième trimestre.
Sur un an, la croissance a gonflé de 1,9%, écrit mercredi le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Les analystes contactés par l'agence financière awp étaient moins optimistes. Ils tablaient en moyenne sur une avancée comprise entre 0,1% et 0,5% pour les mois de juillet, août et septembre, et de 1,1% à 1,7% pour l'évolution annuelle.
Cette hausse de 0,6% constitue un "très bon chiffre" à la vue du contexte économique européen, relève Bruno Parnisari, chef du secteur Conjoncture au SECO, contacté par l'ats. Il craint toutefois que la morosité dans la zone euro ne finisse par se faire sentir. Mais "la légère reprise constatée en Allemagne en octobre et en novembre laisse un peu d'espoir".
Si la croissance helvétique s'en sort plutôt bien entre juillet et septembre, c'est "peut-être sous l'effet de l'environnement international. Le commerce mondial s'est en effet accéléré" au troisième trimestre.
Dans le détail, les dépenses des ménages et des institutions privées sans but lucratif au service des ménages se sont étoffées de 0,6% au troisième trimestre. Elles ont été effectuées particulièrement dans la santé et les transports. En outre, la consommation de l'Etat et des assurances sociales a gonflé de 0,9%.
Au sujet du poids de la santé, Bruno Parnisari souligne que "la consommation des ménages serait clairement moins élevée sans ce secteur. Entre 2008 et 2013, elle n'aurait augmenté que de 0,9 à 1%, au lieu de 1,6%."
"Il n'y a pas forcément de raison de s'inquiéter de l'importance de ce domaine. Car ce dernier intègre aussi de la technologie et du capital humain", poursuit le haut fonctionnaire.
L'économiste de l'UBS Veronica Weisser a une opinion plus tranchée. Selon elle, ces dépenses ne sont pas synonymes de prospérité croissante, vu qu'elles représentent des coûts et non des investissements.
Autre volet de la demande intérieure, les investissements en biens d'équipement se sont accrus de 0,3%. Ils incluent désormais la recherche-développement et les dépenses militaires, depuis le récent passage au Système de comptes européen (SEC 2010). Comme le souligne Bruno Parnisari, "la recherche-développement représente environ un quart" de ces investissements.
Dans la construction, les investissements ont rebondi après leur fléchissement du deuxième trimestre. Ils affichent une augmentation de 0,8% entre juillet et septembre. L'institut BAKBASEL salue cette évolution, mais avertit: la conjoncture devrait ralentir en 2015.
Concernant la balance commerciale, les livraisons de marchandises à l'étranger ont grimpé de 2,8% au troisième trimestre. Les segments pharmaceutique et chimique ont tiré la machine vers l'avant.
Les instruments de précision, l'horlogerie et la bijouterie ont également connu une embellie, imités par les métaux, les machines et l'électronique. En revanche, les exportations de véhicules se sont contractées. Du côté des services, les exportations ont crû de 1,1%.