Après une longue discussion entamée la veille, le Conseil national est entré tacitement en matière mercredi sur le grand projet de développement de l'infrastructure ferroviaire. Il devrait lui allouer 6,4 milliards de francs. L'UDC a renoncé à sa proposition de renvoi.
L'UDC n'est pas opposée à l'aménagement du rail ni à son financement, a expliqué Max Binder (UDC/ZH). Mais le parti voulait retourner le projet au Conseil fédéral en le chargeant de soumettre au Parlement, parallèlement au fonds ferroviaire et sur le même modèle, un fonds consacré aux transports routiers.
Ces deux projets devraient être coordonnés et adoptés conjointement, car il faut garantir un financement et une planification à long terme pour tous les modes de transport, avec une vue d'ensemble, a plaidé Max Binder. Cette revendication émane notamment du lobby routier, qui estime que ce secteur est désavantagé.
Mais l'idée de lier les deux dossiers a été nettement rejetée par tous les groupes lors du débat d'entrée en matière, si bien que Max Binder a retiré sa proposition. La majorité préfère attendre le projet de fonds permanent en faveur des routes nationales prévu par le Conseil fédéral. Ce dernier a chargé en janvier le Département des transports de préparer une proposition dans ce sens.
Le plan de financement et d'aménagement de l'infrastructure ferroviaire (FAIF), avec son nouveau fonds, doit servir de contre-projet direct à l'initiative populaire "Pour les transports publics". Le texte de l'Association transports et environnement (ATE) vise à affecter les recettes de l'impôt sur les huiles minérales à parts égales à la route et au rail.
Contre-projet plébiscité
La grande majorité des orateurs, de gauche comme de droite, ont vivement salué le contre-projet, dont le caractère équilibré a été souligné. Personne n'a en outre contesté la nécessité de développer les infrastructures ferroviaires pour faire face à la demande croissante de mobilité, notamment des pendulaires.