Lagarde dit que la déflation fait partie des risques guettant l'UE

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a estimé samedi à Davos que la déflation fait partie des risques qu'affronte l'Europe. Le test de résistance de la Banque centrale européenne (BCE) a été au coeur du débat sur la refondation bancaire européenne auparavant dans la matinée dans la station grisonne.

"Le risque de déflation provoquerait un choc pour les pays qui connaissent maintenant une très forte inflation", a dit Christine Lagarde lors d'une intervention au Forum économique mondial (WEF). Le président de la BCE Mario Draghi a toutefois affirmé que son institution était prête à affronter ce problème.

"L'inflation est au plus bas et pourrait rester à ce niveau pendant deux ans selon nos pronostics", a-t-il dit. Si la situation basculait dans la déflation, la BCE serait prête à agir, a-t-il souligné.

Auparavant, le chef de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem avait dit souhaiter que le test de résistance évoque "des défauts et des problèmes". Il a estimé qu'il pourra mettre en évidence ce qui pourrait contribuer à la stabilisation des banques.

Lord Jonathan Turner, expert en finance et ancien chef de l'inspection des finances britanniques, s'est dit certain qu'il serait "crédible".

Derniers tests critiqués

La BCE s'occupera à partir de mars 2014 de la supervision intégrée des banques de la zone euro et des autres pays de l'UE qui souhaiteront participer au mécanisme. L'autorité bancaire européenne (EBA) doit de son côté assurer la stabilité du système bancaire dans l'ensemble des pays de l'UE, y compris ceux qui ne seront pas supervisés par la BCE.

Les derniers tests de résistance avaient été menés par l'EBA en 2011, recalant 8 des 90 établissements mis à l'épreuve, mais avaient été critiqués pour n'avoir pas su détecter les défaillances de certaines banques.

L'Europe place de grands espoirs dans cet examen de la stabilité des banques. Une fois terminé, il permettra aux instituts bancaires de se tourner vers de nouveaux défis, a affirmé le chef de la grande banque italienne Unicredit, Federico Ghizzoni.

Optimisme prudent

De son côté, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a souligné que "la qualité des obligations gouvernementales, considérée par certains Etats comme catastrophique lors de la crise, s'est fortement améliorée depuis. Naturellement, les banques couleront si elles ne réussissent pas ce test de résistance".

Les participants ont fait preuve d'un optimisme prudent concernant l'avenir du secteur bancaire.

Confiance en le système bancaire

M. Schäuble a affirmé que l'établissement d'une union bancaire entre différents Etats nationaux et la surveillance financière commune sont des réalisations importantes. "En Europe, nous sommes liés par des traités", a également insisté M. Schäuble, faisant allusion aux conditions-cadre du mécanisme bancaire.

/ATS


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