La sortie de crise n'aura pas eu lieu chez Air France: les pilotes en grève depuis huit jours ont rejeté une "ultime" proposition de la direction: suspendre temporairement la création en Europe de sa filiale "low cost" Transavia, à l'origine du conflit. Plus de la moitié des avions de la compagnie sont cloués au sol.
Cette suspension est "un artifice pour mieux faire renaître le projet à la fin de l'année", a déclaré Jean-Louis Barber, président du syndicat SNPL AF Alpa, lors d'une conférence de presse.
Constatant l'existence d'une "impasse", les pilotes du SNPL en appellent au premier ministre Manuel Valls. Ils assurent ne pas douter qu'il "aura à coeur de trouver une solution pour sauvegarder l'emploi français quand il comprendra les dessous du projet de la direction".
Mais Manuel Valls a appelé à la fin du mouvement de grève. Il estime que la direction du groupe avait fait des propositions "raisonnables". "Il faut que cette grève s'arrête le plus vite possible", a-t-il plaidé.
Cette grève est la plus longue depuis 1998. Elle provoque selon la direction "des pertes d'exploitation pouvant aller jusqu'à 20 millions d'euros par jour".
La compagnie a prévu une légère amélioration de la situation dans les aéroports mardi, avec 48% des vols qui devraient pouvoir être assurés, contre seulement 42% lundi. Elle table aussi sur une mobilisation en décrue des grévistes, à 57%, contre plus des deux tiers lundi.
Samedi, le SNPL avait annoncé la reconduction du mouvement jusqu'au vendredi 26, sans exclure d'aller au-delà si la "situation de blocage" persiste. Un autre préavis du deuxième syndicat de pilotes, le Spaf, court jusqu'à mercredi.