Des membres de la direction du "Temps" se mettent sur les rangs pour racheter le quotidien. Les acquéreurs potentiels du titre, dont les actionnaires principaux Tamedia et Ringier veulent se défaire, ont jusqu'à fin novembre pour manifester leur intérêt.
L'offre est soutenue par la directrice générale du quotidien genevois à vocation suprarégionale, Valérie Boagno, et par quatre autres membres de la direction. L'information donnée mardi par le "12h30" de la RTS a été confirmée à l'ats par Valérie Boagno.
Parmi les autres membres de la direction figure le rédacteur en chef Pierre Veya. Selon Valérie Boagno, le management se devait de franchir le pas, d'enclencher une démarche, d'ouvrir "des pistes de réflexion" dans le but de pérenniser le journal. L'idée consiste à garantir l'indépendance éditoriale et la crédibilité du "Temps".
La décision des éditeurs alémaniques Tamedia et Ringier de vendre leur participation dans "Le Temps", chacun à hauteur de 46,2%, est tombée le 8 octobre dernier. Ils souhaitent trouver un seul et unique acheteur et entendent réévaluer la situation s'ils devaient ne pas identifier le repreneur idéal.
Plusieurs acquéreurs potentiels ont déjà manifesté leur intérêt. Parmi eux figurent des candidats confirmés comme le quotidien "L'Agefi" et l'horloger Jean-Claude Biver (Hublot). La "SonntagsZeitung" a aussi mentionné l'intérêt de Christoph Blocher et du financier tessinois Tito Tettamanti (MedienVielFalt Holding).
L'avenir du "Temps" suscite passablement d'inquiétudes depuis l'annonce de Tamedia et Ringier. "Nous avons reçu beaucoup de messages de soutien de lecteurs", a relevé Valérie Boagno. Côté représentants des journalistes, Impressum a aussi déjà fait part de ses craintes.
Le tirage du "Temps" s'élève à 39'716 exemplaires, un volume en recul ces dernières années, à l'instar d'autres titres. Le journal compte quelque 115'000 lecteurs.