La Suisse pourrait lever prochainement les sanctions économiques visant Téhéran, après leur suspension par les Etats-Unis et l'UE. C'est ce qui ressort d'une rencontre jeudi soir entre le président de la Confédération et son homologue iranien à Davos (GR), en marge du Forum économique mondial.
Le président iranien Hassan Rohani "souhaite que la Suisse joue un rôle important dans le développement des relations économiques de son pays", a déclaré Jean-Marc Crevoisier, porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) que dirige Didier Burkhalter, actuel président de la Confédération.
"Le Département fédéral de l'économie va demander au Conseil fédéral d'examiner la possibilité d'une levée des sanctions", a-t-il indiqué. Une décision devrait intervenir ces prochaines semaines.
La Suisse n'a pas la possibilité de "suspendre" les sanctions, à l'instar de Washington et Bruxelles, "elle doit soit les lever, soit maintenir le statu quo", a expliqué M. Crevoisier. En cas de levée, il serait plus difficile de les rétablir qu'après une simple suspension.
Une intensification des échanges commerciaux avec l'Iran dépend de la capacité du gouvernement à regagner la confiance des Occidentaux.
L'Union européenne (UE) a annoncé lundi la suspension pour six mois d'une série de sanctions dans le secteur clé des produits pétrochimiques, le commerce de l'or et des métaux précieux et les transferts financiers, tandis que les Etats-Unis ont levé une partie de leurs sanctions.
Ces décisions, qui devraient permettre à Téhéran de récupérer près de dix milliards de dollars, ont été prises aussitôt après l'annonce par l'Iran de la suspension de ses activités d'enrichissement d'uranium à 20% dans le cadre de l'accord conclu à Genève le 24 novembre avec les grandes puissances.
A ce propos, M. Burkhalter a rappelé à M. Rohani que Genève était "à disposition" pour poursuivre les discussions sur le nucléaire iranien et la mise en oeuvre des décisions prises lors de la précédente réunion, a précisé Jean-Marc Crevoisier.