La BCE met en garde contre les mesures pour aider la zone euro

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a répété jeudi que l'institution monétaire restait "prête à agir" pour aider la zone euro. L'Italien a, toutefois, prévenu que certaines des mesures à l'étude pouvaient avoir des conséquences inattendues.

"Nous sommes prêts à agir", a déclaré Mario Draghi lors de sa conférence de presse mensuelle à Francfort (ouest), à l'issue de la décision sur les taux de l'institution.

La discussion s'est poursuivie au cours de la réunion du conseil des gouverneurs sur un ensemble de mesures envisageables, a-t-il dit. Parmi elles, de nouveaux prêts illimités à long terme (LTRO) aux banques, un abaissement du taux de dépôt auprès de la BCE à un niveau négatif, ou encore des mesures pour revigorer le marché des ABS, prêts adossés à des crédits.

Ceux-ci sont un moyen possible de stimuler l'emprunt des petites et moyennes entreprises (PME) qui peinent à se financer. "Certaines de ces mesures sont faciles à mettre en place et ont des conséquences claires", d'autres non, a-t-il prévenu.

Taux de dépôt négatif

C'est notamment le cas d'un taux de dépôt négatif, qui impliquerait que les banques paient pour pouvoir stocker leurs liquidités auprès de la BCE. M. Draghi a répété que la BCE était "techniquement" prête à y avoir recours pour pousser les établissements de crédit à prêter aux ménages et entreprises, mais les effets d'une telle mesure, notamment sur les marges des banques, sont difficiles à apprécier.

Un groupe de travail, qui comprend notamment la Banque européenne d'investissement (BEI), va continuer à se pencher sur la question des ABS, a poursuivi M. Draghi, mais toute initiative dans ce secteur sera "une proposition à moyen et long terme".

Pas de changement des taux

La BCE avait abaissé le mois dernier son taux directeur à 0,5%, un plus bas historique, pour tenter de stimuler l'économie européenne. Jeudi, "le conseil (des gouverneurs) est tombé en grande partie d'accord (pour dire) qu'il n'y avait pas de changement de direction" dans l'évolution de la conjoncture européenne qui justifie une nouvelle action sur les taux, a dit M. Draghi. Il a ajouté que la décision n'avait pas été prise à l'unanimité.

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