Plus de 190 pays, dont la Suisse, étaient réunis lundi à Varsovie pour donner un nouvel élan à la lutte contre le changement climatique et poser les bases de l'accord de 2015. Ce nouveau cycle de négociations est intervenu alors que le typhon Haiyan a fait au moins 10'000 tués aux Philippines.
"Nous nous rassemblons aujourd'hui avec, sur nos épaules, le poids de nombreuses réalités qui donnent à réfléchir" (...) comme "l'impact dévastateur du typhon Haiyan", le plus puissant à avoir jamais touché terre, a souligné la responsable climat de l'ONU, Christiana Figueres, devant les délégations du monde entier réunies jusqu'au 22 novembre.
Le délégué philippin a marqué les esprits en déclarant qu'il allait jeûner durant la conférence. "Par solidarité avec mes compatriotes, qui luttent pour trouver de la nourriture (...), je vais commencer un jeûne volontaire pour le climat" et "je m'abstiendrai de manger durant cette conférence jusqu'à ce que des résultats significatifs soient en vue", a dit Naderev Sano.
La communauté internationale s'est fixé comme objectif de limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Or, si rien n'est fait, la température pourrait encore croître de près de 5°C d'ici à la fin du siècle et les événements extrêmes se multiplier, ont rappelé en septembre les membres du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
Le lien entre cyclones et changement climatique est un point âprement discuté entre climatologues, qui s'attendent toutefois à des événements de plus en plus violents liés à la hausse de la température des océans.
Varsovie lance deux années de négociations qui doivent déboucher en 2015, à Paris, à un accord global, ambitieux et légalement contraignant de réduction de gaz à effet de serre (GES), à l'origine du réchauffement, qui entrerait en vigueur à partir de 2020.
Pour l'heure, le seul texte limitant les GES est le protocole de Kyoto, mais il ne concerne que les pays industrialisés, à l'exception notable des Etats-Unis qui ne l'ont jamais ratifié et ne couvre désormais que 15 % des émissions totales.
Le prochain accord, qui prendrait le relais du Protocole de Kyoto, doit concerner cette fois les Etats-Unis et les grands pays émergents dont la Chine, premier pollueur au monde.
Les discussions s'annoncent très tendues sur le niveau de contrainte légale du texte ou encore les engagements que devront prendre les économies émergentes qui brandissent leur droit au développement et la responsabilité des pays industrialisés dans le réchauffement.