Les salariés de Suisse devraient bénéficier dès 2015 de hausses de revenus de 2 à 2,5%, soit 100 à 150 francs par mois, réclame l'Union syndicale suisse (USS). La reprise et la bonne santé de l'économie le justifient.
Les différentes branches se portent bien. Les "enquêtes conjoncturelles dignes de confiance", comme l'indice PMI en Suisse ou l'IFO en Allemagne, le démontrent, affirme l'économiste en chef de l'organisation, Daniel Lampart. Ses arguments rejoignent ceux présentés il y a un mois par Travail.Suisse, qui réclame des hausses de 2%.
Les rémunérations n'ont toutefois pas suivi la courbe ascendante ainsi que la progression de la productivité. Cette dernière a gagné près de 10% entre 2002 et 2012, tandis que le salaire médian ne s'étoffait que de 7,5% après déduction du renchérissement, a-t-il développé.
Les hausses de revenus ont surtout profité aux cadres supérieurs. D'autres catégories d'employés en ont moins bénéficié. C'est particulièrement le cas des "titulaires d'un apprentissage", qui souffrent "d'un retard important", a plaidé Paul Rechsteiner, président de l'USS. Pendant que les rémunérations des cadres augmentaient de 18%, les leurs ne grappillaient que 3%.
Pour remédier à cet état de fait, l'USS émet une série de revendications. "Les augmentations doivent être générales et non individuelles", a demandé le conseiller national (PS/SG). "En outre, les discriminations à l'encontre des femmes doivent cesser".
Les salaires minimaux par secteur doivent également être appréciés, a complété Vania Alleva, coprésidente du syndicat Unia. Tout comme les revenus de référence pour les apprentis. Et de réclamer des hausses de 600 à 800 francs en première année, de 800 à 1000 francs en deuxième, de 1000 à 1200 francs en troisième et de 1200 à 1400 francs en quatrième année, ainsi qu'un treizième salaire.