Le monde politique est coresponsable de la forte croissance constatée ces dernières années sur le marché immobilier en Suisse, estime le directeur général du groupe bancaire Raiffeisen, Pierin Vincenz. Celui-ci critique le fait de pouvoir financer trop largement les fonds propres avec l'argent de la caisse de pension.
"Nous devons trouver, aussi politiquement, une nouvelle voie dans ce domaine", a expliqué Pierin Vincenz dans une interview parue dans l'hebdomadaire alémanique "Schweiz am Sonntag". La loi prévoit en effet que l'on peut financer 20% du prix d'achat d'un objet immobilier avec l'argent du deuxième pilier, rappelle-t-il.
"Nous, banques, nous nous montrons déjà aujourd'hui plus sévères en la matière", relève Pierin Vincenz.
Par ailleurs, il réagit sereinement au fait que le groupe st-gallois, numéro trois du secteur en Suisse, figure dans la dernière livraison du rapport sur la stabilité financière de la Banque nationale suisse (BNS). Raiffeisen y est mentionné au titre qu'il affiche un risque de taux plus élevé que la moyenne.
Contacté jeudi déjà par l'ats, Raiffeisen avait déjà dit ne pas s'inquiéter des quelques lignes en question. Aux yeux de Pierin Vincenz, la BNS entend de la sorte continuer à inciter la banque à faire preuve de prudence dans sa gestion, une sorte de "clin d'oeil amical".
"Nous partons du principe que les taux d'intérêt vont demeurer à un bas niveau en Suisse", note encore le directeur général de Raiffeisen. Un constat confirmé jeudi, selon lui, par l'institut d'émission monétaire, qui présentait son appréciation trimestrielle de la situation monétaire et économique en Suisse.