Un référendum scellera très vraisemblablement le sort de la prochaine libéralisation des horaires des commerces. Au dam des syndicats et des cantons, le Conseil fédéral a décidé mercredi de maintenir le cap. Son projet vise à ce que tous les commerces de détail de Suisse puissent rester ouverts en semaine au moins jusqu'à 20 heures.
Le Parlement, qui a lui-même réclamé une telle libéralisation, devrait pouvoir se prononcer dès la fin de l'année. D'ici là, les services du ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann devront rédiger un message.
Visant à concrétiser une motion du conseiller aux Etats Filippo Lombardi (PDC/TI), la nouvelle loi prévoit que les commerces de détail puissent ouvrir au moins de 06h00 à 20h00 du lundi au vendredi et de 06h00 à 19h00 le samedi, dans tout le pays.
Le 24 décembre serait assimilé à un samedi s'il tombe sur un jour ouvrable. Les dimanches et les jours fériés cantonaux ne sont pas concernés par cette harmonisation fédérale. Les cantons seraient néanmoins libres d'adopter des législations plus libérales.
Ce projet a le soutien des milieux du commerce et du tourisme, des défenseurs des consommateurs et de la droite. La gauche et les syndicats, qui dénoncent une péjoration des conditions de travail des employés et ont déjà promis le référendum, mais aussi la grande majorité des cantons, qui y voient une atteinte à leur souveraineté, le rejettent.
Dans dix cantons (AG,AI,AR,BL,GL,NW,OW,SZ,TG,ZH), la nouvelle loi ne changera toutefois rien, la réglementation actuelle étant au moins aussi libérale. En Suisse romande par contre, le projet du Conseil fédéral implique des allongements d'horaires allant jusqu'à trois heures.