François Hollande a demandé lundi aux Etats-Unis qu'ils cessent "immédiatement" leur espionnage de l'Union européenne. "Nous ne pouvons pas accepter ce type de comportement entre partenaires et alliés", a souligné le président français.
"Nous demandons que cela cesse immédiatement", a ajouté M. Hollande en marge d'un déplacement à Lorient, dans l'ouest de la France, jugeant également que "les éléments sont déjà suffisamment réunis pour que nous demandions des explications". Il a précisé: "nous demandons confirmation ou infirmation. Nous ne pouvons pas préjuger".
"On ne peut avoir de négociations ou de transactions sur tous domaines qu'une fois obtenues ces garanties, pour la France mais ça vaut pour toute l'Union européenne, tous les partenaires des Etats-Unis", a-t-il ajouté, dans une allusion aux négociations qui doivent s'ouvrir en juillet entre les Etats-Unis et l'UE sur une zone de libre-échange transatlantique.
"Nous savons bien qu'il y a des systèmes qui doivent contrôler, notamment pour la lutte contre le terrorisme mais je ne pense pas que ce soit dans nos ambassades ou dans l'UE que ce risque existe".
M. Hollande a précisé avoir demandé à Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, "de se mettre immédiatement en contact avec son homologue John Kerry pour avoir toutes les explications et toutes les informations".
Kerry botte en touche
Le secrétaire d'Etat américain n'a pas encore répondu à l'invitation mais a déclaré lundi à son homologue européenne Catherine Ashton que la recherche d'informations sur d'autres pays n'était "pas inhabituelle". Mais il a refusé de faire un commentaire sur la controverse provoquée par les allégations d'espionnage des institutions de l'UE.
Depuis Brunei, Mme Ashton lui a demandé de "clarifier au plus vite" la situation.
La commissaire européenne en charge de la Justice, Viviane Reding, a elle demandé au ministre de la Justice américain, Eric Holder, de respecter son engagement de donner toutes les indications sur le programme de surveillance Prism. Ses demandes sont pour l'heure restée sans réponses.
Moscou et Washington s'allient
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Barack Obama ont chargé les chefs du FSB et du FBI de régler le cas d'Edward Snowden, a annoncé lundi un haut responsable russe. L'ex-consultant du renseignement américain est toujours réfugié dans un aéroport de Moscou.