La chaîne française d'information en continu iTELE a annoncé vendredi soir mettre fin à l'émission "Ca se dispute" dans laquelle intervenait le polémiste Eric Zemmour. Ce dernier est au coeur d'une vive polémique après des propos controversés sur l'islam publiés dans un quotidien italien.
"iTELE a décidé de mettre fin à l'émission, qui ne reprendra pas en janvier 2015", a écrit la chaîne dans un communiqué sans donner plus de détails. Dans un autre communiqué, la Société des journalistes (SDJ) de iTELE s'est "félicitée" de cette "prise de position forte" qu'elle "attendait".
"Les déclarations d'Eric Zemmour dans le 'Corriere della Sera' ont profondément choqué les membres" de la SDJ", écrit-elle. "LA SDJ, après consultation, estime dans sa très large majorité qu'Eric Zemmour, à cause des propos tenus, n'a plus sa place d'éditorialiste sur l'antenne d'iTELE".
Le polémiste, qui travaille aussi pour le journal "Le Figaro" et la radio RTL, a été très critiqué cette semaine après la diffusion d'un entretien au quotidien italien "Corriere della Sera". Il y déclarait notamment que les musulmans "vivent entre eux, dans les banlieues" et que "les Français ont été obligés de les quitter". Ses propos ont depuis suscité une vague d'indignation en France.
De nombreuses associations antiracistes ou de défense des musulmans ont porté plainte contre lui. Plusieurs associations et personnalités politiques et culturelles ont appelé le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) à "faire cesser la diffusion de la haine d'Eric Zemmour". Le polémiste a dénoncé ce qu'il nomme "une manipulation fantastique".
Cette éviction du paysage audiovisuel français a suscité diverses réactions samedi outre-Doubs. "La censure de Zemmour est détestable !", a ainsi tweeté la présidente du Front national Marine Le Pen.
"L'éviction d'Eric Zemmour d'iTELE n'est pas une bonne nouvelle pour la démocratie", a déploré le député UMP Eric Ciotti. Enfin, tout en jugeant les propos d'Eric Zemmour "souvent insupportables", l'ex-député européen Vert, Daniel Cohn-Bendit, a déclaré qu'il se devait de soutenir la présence d'Eric Zemmour "dans l'espace public".