La fondation Ethos critique l'application de l'initiative Minder contre les rémunérations abusives par certaines sociétés. Elle leur reproche notamment de faire voter préalablement les actionnaires lors des assemblées générales sur la somme globale de rémunération des managers.
Il n'y ainsi pas de distinction entre parts fixes des rémunérations et parts variables, notamment les bonus. "Pour nous, c'est inacceptable", s'insurge le directeur d'Ethos, Dominique Biedermann, dans une interview publiée par la "Neue Luzerner Zeitung".
La fondation, qui représente des caisses de pension et autres investisseurs institutionnels, exige que le vote sur les bonus soit précédé de la présentation des résultats des entreprises et des objectifs qui avaient été fixés aux managers. Une autre manière de procéder revient à voter sur un chèque en blanc, selon M. Biedermann.
"Nous exigeons un vote en deux temps", dit le directeur d'Ethos. Les actionnaires devraient pouvoir se prononcer en vote préalable sur la somme maximale allouée aux rémunérations fixes et aux plans de participation à long terme.
Le vote sur les bonus annuels devrait par contre se faire a posteriori, comme le fait le géant pharmaceutique Roche, qui "montre que c'est possible", selon M. Biedermann.
Contrairement à Roche, son rival Novartis attend encore jusqu'à l'année prochaine pour adapter ses statuts aux dispositions de l'initiative Minder. Et pour Ethos, la somme globale de 67 millions de francs versée l'année dernière à la direction du groupe pharmaceutique est exagérée.
La part variable de la rémunération du patron de Novartis, Jseph Jimenez, est actuellement cinq fois plus élevée que son salaire fixe. Et cela même si le groupe n'a pas atteint des résultats extraordinaires. "Nous ne pouvons accepter cela", et Ethos votera contre la rémunération globale pour la direction lors de l'assemblée générale de mardi, prévient-il.