Brady Dougan répète n'avoir toléré aucune transaction fiscale illégale au sein de Credit Suisse. L'Américain, directeur général du numéro deux bancaire helvétique, se dit frustré, dans une interview au "Sonntagsblick", de constater que ses dires peinent à convaincre.
"Sincèrement, je suis frustré de cette situation", relève Brady Dougan dans les colonnes de l'hebdomadaire alémanique. "Les enquêtes ont duré trois ans et demi. Tout est connu. De très nombreux avocats ont analysé la question, tout comme les autorités", précise celui qui se trouve à la tête de Credit Suisse depuis sept ans.
Selon lui, Credit Suisse dispose de règles claires et d'instructions devant déterminer comment conduire les affaires transfrontières. "Malheureusement, nous avons découvert trop tard que des gens avaient transgressé ces instructions."
Brady Dougan explique n'avoir pas parlé des clients américains avec son prédécesseur, l'Allemand Oswald Grübel. Il a poursuivi la politique menée jusque-là. "Je n'ai jamais rien toléré d'illégal. Jamais. A chaque occasion, j'insiste pour dire: nous devons respecter les lois", note le directeur général de Credit Suisse.
Plus loin, Brady Dougan répète ne pas vouloir quitter la grande banque. "Je me sens absolument engagé vis-à-vis de Credit Suisse et des collaborateurs avec qui je travaille", souligne l'Américain âgé de 54 ans.
Les propos rapportés par le "Sonntagsblick" tombent près d'une semaine après l'annonce d'une amende record de 2,815 milliards de dollars (2,51 milliards de francs) infligée à Credit Suisse pour régler le conflit fiscal avec les Etats-Unis. La banque a plaidé coupable d'avoir conseillé et aidé des clients américains à préparer des "déclarations fiscales tronquées" et à échapper à l'impôt.