Après un recul des bénéfices de Credit Suisse au premier trimestre, son directeur général Brady Dougan fait face aux critiques. Dans une interview à "Finanz und Wirtschaft", il confirme que la banque va poursuivre l'approche adoptée, que ce soit en termes de stratégie ou dans le conflit fiscal avec les Etats-Unis.
Début avril, la banque avait annoncé le relèvement de ses provisions pour le conflit fiscal avec les Etats-Unis de 425 à 720 millions de francs. Dans l'ensemble, les provisions pour litiges s'élèvent à quelque 900 millions.
Ces provisions sont "adéquates" et conformes aux règles de comptabilité, déclare Brady Dougan dans une interview accordée à "Finanz und Wirtschaft", mise en ligne samedi. "Il est bien sûr plus difficile de prédire exactement combien va coûter une solution", ajoute-t-il.
Dans ce sens, Credit Suisse coopère avec les Etats-Unis et fournira des milliers de documents aux autorités fiscales, assure M. Dougan. "La date exacte d'une solution est cependant difficile à prédire".
Le directeur général a par ailleurs répondu aux critiques accusant la direction de s'être défaussée sur ses employés, soulignant qu'aucune autre accusation n'avait été portée contre le personnel de Credit Suisse.
A propos de son audition critiquée devant une commission du Sénat américain, Brady Dougan estime que "l'idée que nous disions des contrevérités et ne faisons pas face à nos responsabilités est tout simplement fausse. Nous avons présenté les résultats d'années d'enquête (...)".
"Croyez-moi, j'aurais aimé connaître tous ces éléments lors de ma prise de fonctions comme directeur général en 2007", ajoute-t-il encore. "Credit Suisse travaille aujourd'hui de manière conforme à la loi".
Devant la commission du Sénat américain, M. Dougan avait admis les fautes de certains employés de Credit Suisse dans la gestion de leur clientèle américaine par le passé. Selon lui, la direction n'en avait toutefois pas connaissance.
Malgré des résultats trimestriels accueillis avec déception par les investisseurs, Brady Dougan ne ressent "aucune pression pour modifier quoi que ce soit à notre stratégie".
Dès que les mesures de réduction de coûts mises en oeuvre auront été achevées et le litige fiscal résolu, "nous générerons beaucoup de capitaux avec ce modèle d'affaires" (la banque intégrée, ndlr). A l'avenir, l'activité de gestion de fortune devrait disposer de davantage de moyens et la banque d'investissement devrait accroître l'efficacité du capital, explique-t-il.