Patrick Modiano a obtenu jeudi le prix Nobel de littérature. Cet homme discret a centré l'essentiel de son oeuvre sur le Paris de la Seconde Guerre mondiale. Son écriture limpide en fait un écrivain apprécié du public comme des milieux littéraires.
Après Jean-Marie Gustave Le Clézio, lauréat en 2008, Patrick Modiano est le quinzième Français auréolé du Nobel de littérature. Il est distingué pour "l'art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l'Occupation", a précisé l'Académie suédoise dans un communiqué.
Son "univers est fantastique, ses livres se répondent les uns aux autres", a indiqué le secrétaire perpétuel de l'Académie suédoise Peter Englund. Il a qualifié l'auteur de "Marcel Proust de notre temps".
Ce romancier a dépeint le poids des événements tragiques d'une époque troublée sur le destin de personnages ordinaires.
"Ses livres parlent beaucoup de recherche de personnes disparues, de fugitifs (...). Ceux qui disparaissent, les sans-papiers et ceux avec des identités usurpées", a souligné M. Englund. Ses héros, en rupture de ban, sont en perpétuelle recherche identitaire. Ils évoluent à mi-chemin entre deux mondes, entre ombre et lumière, vie publique et destin rêvé.
Protégé du poète et dramaturge français Raymond Queneau, Patrick Modiano a publié son premier roman "La Place de l'Etoile" en 1968. Il a écrit depuis une trentaine de romans, tous publiés chez Gallimard.
Ce sont par exemple "La Ronde de nuit" (1969), "Les Boulevards de ceinture" (1972) (Grand Prix du roman de l'Académie française) ou "Villa triste" en 1975. Trois ans plus tard, "Rue des boutiques obscures" lui a valu la consécration du prix Goncourt.
Après "Dimanches d'août" (1986), "Dora Bruder" (1997) ou "Dans le café de la jeunesse perdue" (2007), Patrick Modiano a publié début octobre "Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier".