Une année 2018 extrême d'un point de vue climatique

Sécheresse, chaleur, grand soleil... L'année 2018 a été marquée par des conditions météorologiques ...
Une année 2018 extrême d'un point de vue climatique

Une année 2018 extrême d'un point de vue climatique

Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Sécheresse, chaleur, grand soleil... L'année 2018 a été marquée par des conditions météorologiques extrêmes, qui ont eu un impact contrasté sur les exploitations agricoles en Suisse.

Le printemps de cette année a été le quatrième plus chaud et l'été le troisième plus chaud depuis le début des mesures en 1864, selon MétéoSuisse. Les trois mois estivaux ont été extrêmement ensoleillés et il a nettement moins plu en 2018 que ces dernières années en moyenne.

'La sécheresse a eu des effets contrastés', explique à Keystone-ATS Francis Egger, membre du secrétariat général de l’Union suisse des paysans (USP). Le fourrage et les grandes cultures (comme les céréales, les betteraves ou les pommes de terre) ont souffert, mais les cultures spéciales ont globalement fait une bonne année.

Manque de fourrage

En outre, les effets de la sécheresse pourraient être partiellement reportés sur 2019. 'Une partie des paysans ont pour l'instant des stocks de fourrage, mais pourraient en manquer en début d'année. Ils pourraient être contraints d'en acheter ou de vendre du bétail', note M. Egger.

Un grand nombre d'exploitations agricoles ont en effet manqué de fourrage, qu'il a fallu compenser par des importations, révèle un rapport de l'USP, revenant sur l'année agricole 2018. Ces achats se sont élevés à 215'000 tonnes sur les 10 premiers mois de l'année.

Les réserves des paysans étant épuisées, une seconde année de sécheresse en 2019 serait 'catastrophique', prévient Francis Egger. Outre le fourrage, les rendements de regain ont également été largement inférieurs à la moyenne. En revanche, la récolte de foin a été similaire à celle de 2017.

Les conditions météo ont été bénéfiques aux fruits et baies, note le rapport. Les rendements ont été supérieurs à la moyenne pour les pommes, poires, cerises, abricots et framboises. Seule la récolte de fraises a enregistré une baisse de 11% par rapport aux cinq dernières années.

Excellent millésime

Les viticulteurs peuvent aussi se réjouir, car le millésime 2018 s'annonce 'exceptionnel', note l'USP. Le temps sec et ensoleillé a notamment permis de limiter les maladies touchant la vigne.

Pour les maraîchers, un important défi a été de suffisamment irriguer leurs cultures, ce qui a entraîné une hausse des coûts de production. Cette année 'exigeante' a été marquée par des prix bas, une surproduction variable selon les régions et la sécheresse.

L'année a été compliquée pour les salades, les quantités ayant explosé juste après le début de la récolte en raison d'un printemps extrêmement chaud. Sécheresse et chaleur ont ensuite causé des pertes durant l'année.

La récolte d'asperges et la production de tomates a par contre été supérieure à la moyenne. S'agissant des légumes de garde, comme les carottes, les oignons ou les choux, les quantités sont dans la moyenne, voire légèrement inférieures aux autres années.

Pas assez de sucre

Avec 446'978 tonnes, la récolte des pommes de terre s'inscrit dans la moyenne des 10 dernières années, mais bien en dessous de l'année dernière. La qualité, quoique inégale selon les régions, est majoritairement bonne malgré la sécheresse.

En raison d'une récolte de betteraves au plus bas depuis 2006, la production de sucre suisse ne couvrira pas la demande. Il faudra donc en importer, constate l'USP. La récolte globale de miel s'est élevée à 23,2 kilos par ruche, soit un peu plus que la valeur moyenne.

Même si elles ont moins été touchées par la sécheresse que dans d'autres pays européens, les récoltes de céréales panifiables s'inscrivent en dessous de la moyenne de 2017. Même constat pour les céréales fourragères, qui ont davantage souffert du manque de pluie.

Profitant du temps chaud, la récolte de tournesol a encore dépassé celle de l'année passée, selon un recensement de swiss granum. En revanche, la sécheresse s'est répercutée sur les quantités de soja et de maïs grain, qui ont respectivement fléchi d'environ 33% et 20%.

Davantage de lait écoulé

La quantité de lait écoulée a augmenté de 1,5% au cours des neuf premiers mois de l'année par rapport à la même période il y a un an. Les prix ont parallèlement enregistré une légère hausse, de 3,4%.

Concernant la viande, le marché excédentaire du porc - qui fait pression sur les prix - reste un souci pour les éleveurs, 'qui doivent déployer de gros efforts pour s'adapter à la demande'. Selon les spécialistes, cette situation se poursuivra dans les années à venir.

Les consommateurs helvétiques continuent de privilégier la volaille suisse, dont la production était de 5% supérieure à celle de 2017, jusqu'au mois de septembre inclus. Les oeufs suisses conservent eux aussi la faveur des clients.

/ATS
 

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