Des chercheurs de l'Empa et du Centre aérospatial allemand ont mis au point un système permettant aux pilotes d'avion de réduire aussi bien le bruit que la consommation de carburant à l'approche d'un aéroport. Le système doit désormais aller à la production en série.
L'approche d'un aéroport est généralement la phase de vol la plus exigeante techniquement, écrit le Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) lundi dans un communiqué. Les pilotes doivent contrôler la vitesse, l'altitude, la poussée des moteurs, le train d'atterrissage et les aérofreins et, en même temps, réagir aux changements de vent, du trafic et aux instructions des contrôleurs aériens.
Comme la conduite anticipative
Un principe similaire à celui des conducteurs sur le terrain s'applique: la conduite anticipative permet de réaliser des économies de carburant. Voler avec prévoyance réduit également les émissions sonores. Le centre aérospatial allemand DLR a développé un système d'assistance à la descente continue, qui recommande au pilote, via un affichage dans le cockpit, ce qu'il doit faire pour une approche d'atterrissage respectueuse de l'environnement.
Le système appelé LNAS (Low Noise Augmentation System) calcule l'altitude optimale, le taux de chute, la vitesse et la configuration de l'avion et corrige dynamiquement les recommandations pendant l'approche.
Près de 90 approches d'essai ont été testées en septembre dernier à l'aéroport de Zurich sous la direction de la Fondation suisse SkyLab. Les pilotes utilisant le LNAS ont effectué les vols de descente de manière beaucoup plus précise que leurs collègues qui volaient sans système d'assistance. De plus, le cours de la vitesse était beaucoup plus régulier. Et l'utilisation d'aérofreins très bruyants a été complètement éliminée.
Plus économique
Pendant les 50 derniers kilomètres avant la piste, les pilotes avec le LNAS ont eu besoin en moyenne de 8,9 kilogrammes de kérosène en moins que sans le LNAS. Extrapolé à l'ensemble des vols A320 suisses, le LNAS pourrait ainsi économiser 500 tonnes de kérosène par an.
Comme le système d'assistance peut être utilisé à l'altitude de croisière, soit à partir de 200 kilomètres avant la piste, le potentiel d'économie est encore plus important. Selon un calcul conservateur, les économies annuelles s'élèveraient à 3000 tonnes de kérosène, ce qui correspond à 9000 tonnes de CO2, si seule la flotte suisse d'A320 était équipée du LNAS.
Programmes européens
A partir de juillet, le DLR coordonnera le lancement du projet de recherche avancée DYNCAT (Dynamic Configuration Adjustment in the TMA), auquel participeront Swiss et le groupe électronique Thales Avionics. Cette recherche est financée dans le cadre des programmes européens Horizon 2020 et SESAR (Single European Sky ATM Research Programme). Elle a pour but d'intégrer à l'avenir les capacités du système d'assistance LNAS dans les ordinateurs centraux de navigation des avions commerciaux.
Cela permettrait d'introduire des approches d'atterrissage optimisées en termes de bruit et de consommation à bord de nombreuses compagnies aériennes.
/ATS