USA: croissance du PIB de 2,1% en 2022

La croissance du PIB aux Etats-Unis s'est établie à 2,1% en 2022, soutenue par la consommation ...
USA: croissance du PIB de 2,1% en 2022

USA: croissance du PIB de 2,1% en 2022

Photo: KEYSTONE/AP/JULIA NIKHINSON

Les Etats-Unis ont achevé 2022 en croissance, les Américains ayant continué à consommer malgré un pouvoir d'achat réduit par la hausse des taux d'intérêts et l'inflation, et la question désormais est de savoir si le pays connaîtra ou non une récession en 2023.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) s'est établie à 2,1% pour l'ensemble de l'année 2022, a annoncé jeudi le département du Commerce.

C'est un rythme ralenti par rapport à 2021, qui avait connu la plus forte croissance depuis 1984: 5,9%. L'année précédente avait, elle, vu le plus fort recul du PIB depuis 1946 (-3,5%) et deux mois de récession à cause de la crise provoquée par le Covid-19.

Sur le seul quatrième trimestre, la croissance est de 2,9% en rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, qui compare le PIB à celui du trimestre précédent puis projette l'évolution sur l'année entière à ce rythme.

La croissance du PIB est de 0,7% en calculant comme le font d'autres économies avancées, c'est-à-dire en comparant le trimestre au précédent.

Le PIB est 'plus fort qu'attendu', a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.

La croissance américaine avait rebondi au troisième trimestre (+3,2%), après deux trimestres de recul du PIB (-1,6% au premier trimestre, puis -0,6% au deuxième).

Sans tomber cependant dans la récession à ce stade, selon l'administration de Joe Biden, et de nombreux économistes, en raison de la solidité, notamment, du marché de l'emploi.

'Faiblesses'

La consommation, moteur de l'économie américaine, est restée solide fin 2022, malgré les bâtons que la Fed lui avait mis dans les roues, espérant ainsi faire ralentir une inflation bien trop élevée.

En effet, alors que les Américains ont largement recours au crédit pour leurs achats, y compris du quotidien, l'institution veut les décourager d'emprunter trop d'argent. Pour cela, elle relève son taux directeur, ce qui pousse les banques commerciales à augmenter les taux d'intérêt des prêts qu'elles octroient à leurs clients.

Cependant, 'la fin du quatrième trimestre est une période dans laquelle on a vu des faiblesses au niveau économique', a dit à l'AFP Gregory Daco, chef économiste pour EY Parthenon, citant notamment les ventes au détail et la production industrielle, avec 'un environnement dans lequel le marché du travail, qui est relativement solide, est en train de s'affaiblir'.

Les consommateurs voyaient déjà leur pouvoir d'achat rogné par l'inflation. Ils ont en outre dû faire face aux hausses de taux.

Et les chefs d'entreprises marchent sur des oeufs, tant les prévisions sont incertaines. Mais ils ont eu tellement de mal à recruter depuis près de deux ans qu'ils préfèrent garder leurs salariés, malgré les incertitudes, plutôt que de licencier.

'L'économie américaine subira une légère récession en 2023, entraînée par la politique monétaire restrictive de la Fed et des conditions financières plus strictes', anticipe Ryan Sweet, chef économiste pour Oxford Economics, dans une note, voyant l'économie se contracter au deuxième trimestre.

'Pour le moment, les indicateurs économiques pointent plutôt vers une récession, qui aurait débuté au tournant de l'année, décembre-janvier', avec peut-être même des destructions d'emplois dès le mois de janvier, souligne de son côté Gregory Daco.

Mais, nuance-t-il, même si le taux de chômage - de 3,5% en décembre - augmente un peu, il pourrait rester inférieur à 4%, 'ce qui est historiquement bas'. 'C'est la caractéristique unique de ce cycle.'

'Ca change la donne puisque c'est l'élément clé qui soutient la consommation', elle-même 'pilier de l'économie américaine', ajoute-t-il.

Le marché du travail comme rempart

C'est d'ailleurs ce qui pousse d'autres économistes à tabler sur une croissance continue.

'Le principal rempart que tout le monde désigne est le marché du travail', qui, ajouté aux économies accumulées par les ménages pendant la pandémie, leur permet de continuer à consommer, souligne Matt Colyar, économiste pour Moody's.

Il table cependant sur une croissance si faible 'qu'il faudra plisser les yeux pour dire s'il s'agit d'une récession ou non', autour de 1% pour l'année.

Un seul organisme est habilité aux États-Unis à déterminer officiellement les périodes de récession: le Bureau national de la recherche économique (NBER). Mais ses annonces sont publiées avec des mois de délai.

/ATS
 

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