L'investisseur zurichois Rudolf Bohli va lancer une campagne contre Credit Suisse dans le but de scinder en trois parties la grande banque. Rapportée par le Financial Times, l'information a été confirmée mardi par un porte-parole du fonds activiste de l'investisseur.
Selon le journal, le fonds d'investissement de Rudolf Bohli, RBR Strategic Value, souhaite présenter ses plans, à l'occasion de la conférence d'investisseurs Robin Hood de JPMorgan. La réunion doit se tenir vendredi. Rudolf Bohli a jusqu'à présent acquis une part de 0,2% dans l'établissement bancaire, comme l'indique l'agence Bloomberg.
Le financier alémanique veut diviser le numéro deux bancaire helvétique en trois parties: une banque d'affaires, un gestionnaire d'actifs et un gestionnaire de fortune. Par ce biais, il désire s'attaquer à la structure de conglomérat de la banque. Les entreprises ciblées fonctionnent mieux que celles qui possèdent un modèle intégré, précise le porte-parole de RBR en faisant notamment référence à Julius Baer.
Selon ses propres indications, le fonds serait en discussion avec divers investisseurs. Ces derniers comprennent non seulement des personnes qui voudraient intégrer RBR mais aussi des actionnaires existants.
Valeur accrue
Une telle division pourrait doubler la valeur actuelle de Credit Suisse, qui est d'environ 40 milliards de francs, souligne le journal en citant le plan de Rudolf Bohli, qu'il a eu sous les yeux. Gaël de Boissard, l'ancien codirecteur général de la division dédiée à la banque d'affaires, soutient RBR.
Suite à cette annonce, Credit Suisse a ouvert en hausse à la Bourse suisse. Vers 10h30, l'action gagnait 1,1% dans un SMI en légère progression, non sans s'être appréciée de 2,2% dans les premiers échanges.
Interrogé par le Financial Times, Credit Suisse a expliqué que si tous les points de vue des actionnaires étaient les bienvenus, il continuerait sur la voie empruntée. Cela implique que son plan stratégique et celui sur trois ans soient mis en oeuvre.
Ces derniers doivent fournir une plus-value tant pour les actionnaires que les clients. La mise en oeuvre se trouve d'ailleurs sur la bonne voie. En poste depuis juillet 2015, le directeur général de Credit Suisse, Tidjane Thiam, a restructuré le groupe pour le recentrer sur la gestion de fortune et moins sur la banque d'investissement.
Rudolf Bohli et son fonds d'investissement ont récemment fait parler d'eux, du fait de participations acquises dans le gestionnaire zurichois d'actifs GAM et dans le spécialiste du service à bord zurichois Gategroup, contrôlé par le chinois HNA Group.
/ATS