L'augmentation de la capacité du tunnel de base du Lötschberg doit figurer dans le projet d'aménagement 2030/2035 de la Confédération. Le Comité du Lötschberg l'a répété jeudi dans le cadre de la consultation sur l'aménagement de l'infrastructure ferroviaire suisse.
Pour ce comité, qui compte dans ses rangs les cantons de Berne, du Valais, de Neuchâtel, de Fribourg, de Bâle-Ville, de Bâle-Campagne et de Soleure, le renvoi au-delà de 2035 du doublement de la voie dans le tunnel de base du Lötschberg est jugé incompréhensible.
L'aménagement d'une seconde voie porte essentiellement sur la mise en place de l'équipement ferroviaire dans le tronçon de tunnel déjà excavé. Un avant-projet existe et les travaux pourraient débuter en 2020, affirme le Comité du Lötschberg. 'Un délai supplémentaire est insensé', a-t-il affirmé.
Deux tubes ont été percés entre Frutigen (BE) et Rarogne (VS). La galerie Est est intégralement en service sur tout le tronçon, soit 35 kilomètres alors que seuls 15 kilomètres le sont dans la galerie Ouest. Six kilomètres ne sont pas encore percés et 14 autres le sont, mais sans rails ni équipements techniques.
Le tunnel de base du Lötschberg a atteint aujourd'hui ses limites de capacité alors que le nombre de voyageurs transportés par le rail est en hausse, évolution qui concerne aussi le trafic marchandises, soulignent les partisans du doublement de la voie.
'Un Rastatt en Suisse ne doit pas exister. Cela serait du poison pour la politique de transport modal', a estimé la conseillère d'Etat bernoise Barbara Egger-Jenzer selon la version écrite de son discours. La coprésidente du Comité du Lötschberg faisait allusion à l'interruption durant plusieurs semaines de la ligne ferroviaire entre Bâle et Karlsruhe (D).
Augmenter la cadence
Sans l'aménagement du tunnel de base du Lötschberg, la cadence semi-horaire ne peut pas être réalisée pour le trafic des voyageurs entre Berne et Brigue (VS). Cette liaison resterait alors la seule ligne Intercity sans cadence semi-horaire dans toute la Suisse, dénonce le comité.
'Vous ne pouvez tout simplement pas expliquer cela de manière plausible aux clients du rail. Personne ne peut comprendre cela', a souligné le président du Conseil d'Etat valaisan et coprésident du comité Jacques Melly, selon la version écrite de son discours. Le tourisme est pénalisé par l'absence d'une cadence semi-horaire.
L'aménagement du tunnel permettrait aussi d'améliorer le transport des marchandises. Tous les trains pourraient circuler par le tunnel de base au lieu d'emprunter la ligne de faîte. Pour concrétiser ce gain d'efficacité, il faut poursuivre les études liées à la planification du noeud ferroviaire de Bâle.
Cadre financier
Les partisans de la deuxième voie demandent donc de porter de 11,5 à 12 milliards de francs au minimum le montant de l'enveloppe prévue par le Conseil fédéral pour les aménagements de l'infrastructure ferroviaire.
Dans le cadre de la procédure de consultation, le Comité du Lötschberg exige également l'intégration de la ligne directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds dans le projet d'aménagement ferroviaire de la Confédération.
/ATS