Parcours de golf à l'origine de l'inimitié entre Trump et l'Ecosse

Pour une brouille vieille de dix ans portant sur un parcours de golf, le gouvernement écossais ...
Parcours de golf à l'origine de l'inimitié entre Trump et l'Ecosse

Parcours de golf à l'origine de l'inimitié entre Trump et l'Ecosse

Photo: KEYSTONE/EPA SIPA USA POOL/OLIVER CONTRERAS / POOL

Pour une brouille vieille de dix ans portant sur un parcours de golf, le gouvernement écossais et le président des Etats-Unis Donald Trump entretiennent des relations fraîches. Et elles ne devraient pas s'améliorer avec la venue du milliardaire en Écosse ce week-end.

Le président américain est attendu dans son luxueux complexe sportif et hôtelier de Turnberry, dans le sud-ouest de l'Écosse, qui compte trois terrains de golf. Mais c'est pour son autre parcours, connu sous le nom de Trump International Golf Links, situé au nord d'Aberdeen, qu'il a longtemps ferraillé avec Edimbourg.

Quelques jours avant la première visite officielle du président américain au Royaume-Uni, la première ministre écossaise Nicola Sturgeon n'a pas caché son plaisir lors de l'inauguration d'une ferme éolienne, dont la construction avait été, un temps, ralentie par le magnat de l'immobilier. Ce dernier craignait en effet que les installations ne gâchent la jolie vue qu'offrait son domaine.

'Un célèbre américain propriétaire d'un parcours de golf, et qui, il me semble, s'est reconverti en politique, avait décidé de poursuivre en justice le gouvernement pour empêcher l'installation de ces turbines', a déclaré la chef du parti national écossais (SNP) lors de la mise en fonctionnement de la première éolienne.

Pas de rencontre Trump-Sturgeon

'Mais le gouvernement l'a battu devant les tribunaux. Et ces formidables éoliennes vont pouvoir commencer à produire de l'électricité', a-t-elle ajouté.

Nicola Sturgeon a refusé de rencontrer Donald Trump lors de sa visite. Elle a néanmoins résisté à la pression de certains parlementaires écossais qui souhaitaient que le gouvernement lui interdise d'atterrir à l'aéroport - public - de Glasgow-Prestwick.

L'animosité semble tenace entre l'homme qui se targue d'être le meilleur négociateur au monde et les dirigeants écossais. Fils d'une Écossaise, Donald Trump avait acquis 567 hectares de terre en 2006 à proximité d'Aberdeen, promettant d'en faire 'le meilleur parcours de golf au monde'.

La proposition avait été bien accueillie par le premier ministre de l'époque, le travailliste Jack McConnell. Il avait même nommé l'Américain 'ambassadeur écossais mondial' pour les affaires. C'était sans compter sur l'opposition au projet des élus locaux, des habitants et des défenseurs de l'environnement.

Promesses venteuses de Trump

Mais dans un premier temps, le gouvernement indépendantiste d'Alex Salmond, un fervent amateur de golf, a annulé la décision du conseil municipal pour permettre au chantier de débuter, s'attirant le qualificatif d''homme extraordinaire' de la part de M. Trump et jetant les bases d'une amitié qui n'allait pas durer.

Le magnat américain a promis de créer 6000 emplois et d'investir un milliard de livres (1,32 milliard de francs), promesse qui ne s'est jamais concrétisée. La Trump Organization a dépensé au total 100 millions de livres sur le site, et employé jusqu'à 650 personnes, intérimaires compris.

En outre, M. Trump commence à se mêler à la politique menée par le SNP, qui veut faire de l'Écosse un leader en matière d'énergies renouvelables. En 2009, il se rend au parlement écossais pour dire tout le mal qu'il pense du projet de construire onze 'horribles' éoliennes en mer, au large d'Aberdeen, estimant qu'elles provoqueraient 'de terribles ravages' au tourisme écossais.

Mais six ans plus tard, le nombre de visiteurs en Écosse a augmenté de près de 25%, et plus des deux tiers des foyers écossais sont alimentés en énergies renouvelables.

Après avoir menacé de ne plus investir en Écosse si le projet éolien voyait le jour, Donald Trump s'est finalement consolé en s'offrant un autre terrain de golf, à l'autre bout du pays. Choisissant avec soin le moment, il était venu inaugurer son complexe de Turnberry le 24 juin 2016, le lendemain du référendum, qui a vu les Britanniques voter pour le Brexit.

/ATS
 

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