En France, la Répression des fraudes avait pointé des 'manquements' dès 2012 et adressé en 2020 un 'avertissement' à Nestlé lui demandant de résoudre les problèmes d'hygiène de l'usine Buitoni de Caudry, au coeur d'un scandale sanitaire.
Dans des comptes-rendus d'inspection datés de 2012, 2014 et 2020, obtenus par l'AFP et confirmant une information du site Disclose, des agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Nord rattachée à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), ont relevé des défauts d'entretien et de nettoyage dans plusieurs salles de l'usine de pizzas surgelées.
En 2012, la DDPP notait déjà, entre autres, 'des fils de pyrale en différents endroits'. En 2014, elle repère notamment de la 'moisissure' et de la 'rouille'.
En septembre 2020, le plafond de la boulangerie est considéré comme 'malpropre', avec 'quelques toiles d'araignées'. La peinture est toujours 'écaillée ou absente par endroits', 'le matériel est gras et huileux'. Dans la salle de garnissage, la gaine d'aération est 'malpropre' avec de la saleté 'accumulée'. Les grilles de la hotte sont sales.
A l'issue, les inspecteurs ont adressé un 'avertissement suivi' au géant veveysan de l'agroalimentaire, a confirmé à l'AFP un porte-parole de la DGCCRF.
'L'entreprise allait devoir mettre en place un +plan d'action+ pour se mettre en conformité et résoudre les problématiques d'hygiène qui avaient été identifiées', a-t-il développé. 'Il y a eu un suivi en mars 2021, en grande partie le plan d'action a été mis en place et les mesures correctives ont été apportées par l'usine'.
Ces deux contrôles avaient été annoncés 48 heures à l'avance à la direction de l'usine en raison du télétravail lié à la crise sanitaire, selon la DGCCRF.
En mars 2022, lorsque les inspecteurs y retournent 'dans le cadre de l'alerte', ils constatent 'une très nette dégradation des conditions d'hygiène' par rapport à septembre 2020 et mars 2021.
Le 18 mars, Nestlé a fermé deux lignes de production de pizzas. La préfecture du Nord a interdit l'activité par arrêté du 1er avril, après que les autorités sanitaires ont annoncé avoir établi un lien entre la consommation des pizzas Fraich'up et plusieurs cas graves de contamination Escherichia coli.
Une information judiciaire est en cours à Paris notamment pour homicide involontaire et blessures involontaires.
Sollicité, Nestlé n'a pas donné suite dans l'immédiat.
/ATS