Les logements en coopérative restent nettement meilleur marché que la location d'un appartement et consomment moins de terrain. Ce sont là deux constats d'un rapport publié jeudi sur le site de l'Office fédéral du logement (OFL).
Plus de 4% des logements en Suisse appartiennent à des maîtres d’ouvrage d’utilité publique. Dans tous les cantons, ils sont la forme d’occupation la moins répandue. Leur part varie considérablement: c’est dans les cantons de Bâle-Ville (11%), de Zurich (10%) et de Lucerne (9%) qu’elle est la plus élevée. Suivent relativement loin Genève, Schaffhouse et Uri (4% chacun).
Les données statistiques de 2014 répertorient 1,5 million de bâtiments abritant 3,56 millions de logements. Parmi ceux-ci, on dénombre 22'669 immeubles comptant 146'000 logements d'utilité publique.
Plus avantageux
Les trois pièces à louer sont en moyenne 16,5% plus chers que leur correspondant en coopérative. La moyenne des loyers varie selon l'emplacement (ville, agglomération, espace rural) durant la période examinée - 2010-2014 - mais celui des appartements en coopérative reste plus accessible sur toute la ligne.
La différence est la moins prononcée dans les régions de campagne, où le niveau des loyers des appartements en location ne dépasse que de 2% le loyer des appartements en coopérative. Dans les grandes agglomérations, la différence est de 17,5% et dans les centres des grandes villes même de 26%. C'est là que se trouvent la majorité des appartements d'utilité publique.
La surface habitable par personne est de loin la plus élevée pour les logements en propriété, mais elle est également plus importante pour les logements locatifs que pour les logements d’utilité publique.
A partir de l’an 2000, les écarts constatés entre ces différentes formes d’occupation n’ont fait que s’accentuer: la surface habitable par personne n’a que marginalement progressé pour le logement coopératif, alors qu’elle a très nettement augmenté pour les deux autres formes d’occupation. Les prix plus avantageux ne conduisent donc pas forcément à une gestion du terrain moins efficace.
Le logement en coopérative utilise 25% de sol en moins que le logement locatif, et même 60% de moins que le logement en propriété. Toutefois, en ne prenant que les centres urbains en considération, la différence entre logements en coopérative et logements locatifs n’est plus que de 8%.
En raison du manque de place et de la pression des coûts, la densité d’occupation des logements locatifs y est presque aussi élevée que celle des logements coopératifs.
Parcimonie
Hors des centres urbains, les logements coopératifs consomment particulièrement peu de terrain par rapport aux deux autres formes d’occupation. Les logements d’utilité publique contribuent en général à une utilisation plus économe du sol, et cet aspect serait encore plus marqué s’ils étaient plus répandus en dehors des centres urbains.
L'utilisation du sol reste parcimonieuse même dans les régions où le prix du terrain est bas. On peut conclure qu’une hausse du nombre de logements coopératifs en dehors des centres urbains pourrait contribuer à une utilisation plus rationnelle de la ressource 'sol'.
L'étude montre qu'une proportion plus élevée de personnes disposant de peu de moyens financiers vit dans les logements en coopérative. Ce type d'habitat compte aussi la part la plus élevée de personnes avec un bas niveau de formation.
Frein à la 'gentrification'
Enfin, l'étude montre que les logements en coopérative ont un effet d'atténuation dans les zones où la pression à la hausse des loyers liée à l'embourgeoisement urbain ('gentrification') est forte. Les coopératives agissent ainsi comme un frein à l’éviction de certains groupes de la population.
L'étude 'Le point sur le logement d'utilité publique: une comparaison avec le locatif et la propriété' a été réalisée par l'institut de recherche sotomo pour le compte de l'Office fédéral du logement.
/ATS