Le premier jour de distribution des autotests en pharmacie dans toute la Suisse s'est déroulé de manière ordonnée, selon PharmaSuisse. La demande a été très élevée, mais il n'y a pas eu de ruée vers ces nouveaux tests.
Chaque personne en Suisse a droit à un maximum de cinq tests gratuits par mois. Pour les retirer dans l'une des quelque 1800 pharmacies en Suisse, il faut présenter sa carte d'assuré. Cela permet de vérifier si la personne a déjà reçu son quota et d'empêcher qu'elle en reçoive plus en se rendant dans plusieurs pharmacies.
Jusqu'à présent, aucun goulet d'étranglement majeur n'est apparu. Comme les concepts de protection limitent le nombre de clients à l'intérieur d'une pharmacie, des files d'attente se sont parfois créées, a précisé dans un communiqué PharmaSuisse. Les gens se sont montrés très patients.
La distribution des autotests a dû s'accompagner de nombreux conseils, car les gens voulaient notamment savoir ce qu'ils devaient faire si le test était positif, a déclaré Martine Ruggli, présidente de Pharmasuisse, citée dans le communiqué. Quelques personnes ont demandé plus de cinq tests, mais en général les restrictions ont été bien acceptées. En raison de la faible disponibilité, aucun achat supplémentaire n'est possible pour le moment.
Si des goulets d'étranglement devaient se produire, ils devraient rapidement se résorber, a estimé PharmaSuisse. Selon la société pharmaceutique Roche, l'approvisionnement d'un million d'autotests par jour est assuré.
Tests 'pas encore arrivés'
En Suisse romande, les pharmacies ont distribué de nombreux tests, mais sans être submergées. Dans une pharmacie de la gare de Cornavin à Genève, la clientèle en réclamait dès l'ouverture. On ne parle pas non plus de ruée. Il n'y avait pas de file d'attente, a déclaré une responsable de l'officine. Les gens en demandent depuis deux semaines, depuis que les médias en ont parlé, a fait savoir une employée d'une autre pharmacie au centre-ville.
Pas de rush non plus devant une pharmacie à Lausanne, qui en avait délivré une dizaine en milieu de matinée, a constaté une journaliste de l'agence de presse Keystone-ATS. A Sion, une pharmacie du centre-ville n'avait en revanche pas encore reçu ses autotests. 'Nous les avions commandés il y a une dizaine de jours, mais ils ne sont pas encore arrivés. On les attend dans la journée pour les distribuer dès jeudi', espère Pierre-Alain Buchs, coresponsable de l'officine.
A Bienne, pas de file d’attente devant les pharmacies du centre-ville ni à l’ouverture ni en fin de matinée. Pas non plus de file d'attente devant une pharmacie à la place de la Gare à Delémont. Dans une pharmacie du centre-ville de Neuchâtel, aucun client n'a dû attendre à l'extérieur, mais quelque vingt personnes avaient acheté un autotest en l'espace de deux heures.
Appel entendu
La situation était similaire dans le reste du pays. Quelques pharmacies ont cependant dû faire face à un afflux un peu plus important. À Hinterkappelen, près de Berne, la propriétaire de la pharmacie du village a indiqué qu'elle avait déjà distribué plusieurs centaines de paquets de tests à 10h00.
Devant une pharmacie à Davos (GR), une file d'attente de touristes suisses s'était formée. A Bâle, un pharmacien a estimé que les gens avaient entendu l'appel de la présidente de PharmaSuisse qui avait appelé la population à ne pas se ruer sur ces nouveaux tests dès le premier jour.
Limites
La population ne doit toutefois pas perdre de vue la limite des autotests et y recourir de façon responsable, a rappelé mercredi devant la presse à Berne Linda Nartey, médecin cantonale bernoise et vice-présidente de l'Association des médecins cantonaux. Ces tests ne doivent être utilisés que quand l'accès à un test antigénique, plus fiable, n'est pas possible, a souligné Patrick Mathys, responsable de la section Gestion de crise et collaboration internationale à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP),
Un résultat négatif ne constitue pas un laissez-passer, mais un simple instantané. Si le résultat du test est positif, les personnes concernées sont invitées à le faire confirmer par un test PCR et à rester chez elles en attendant. Les autotests ne dispensent pas de respecter les règles d'hygiène et de comportement et les concepts de protection existants.
L'objectif du Conseil fédéral est que 40% de la population se soumette à un test hebdomadaire. Jusqu'à présent, seuls les tests rapides et les tests PCR étaient autorisés.
Les autotests permettent de se tester soi-même. Un coton-tige doit être inséré jusqu'à 3-4 cm dans chaque narine à quatre reprises. Il doit ensuite être dilué dans un tube à essai contenant un liquide et une goutte de cette mixture doit être analysée sur un outil similaire à un test de grossesse. Le résultat est disponible en 15 à 20 minutes. Si une barre apparait, le test est négatif. Deux barres indiquent un résultat positif.
/ATS