Peu après 12h30, l'eau et les gravats ont signalé l'apparition imminente du tunnelier au fond du puits, à côté de la gare de Lausanne. 'Colette' a mis quatre mois pour parcourir 616 mètres en creusant l'espace nécessaire aux câbles du nouveau centre nerveux des CFF.
'C'est un beau succès, il est arrivé au bon endroit, exactement', a commenté émue Emilie Rascol, 35 ans, cheffe de projet de la galerie à câbles des CFF. 'On l'attendait depuis quatre mois. Colette, c'est le nom de ma grand-mère', sourit-elle lundi, à peine remontée du puits dont le tunnelier vient de percer dès 12h32 une paroi.
Moment d'émotion
Quelque 25 mètres plus bas, la machine télécommandée de 85 tonnes continue à avancer, millimètre par millimètre, en arrachant les derniers pans de mur arrondi. 'Il reste encore beaucoup à faire', mais le soulagement est visible, surtout que les dernières minutes d'attente ont fini par s'allonger.
A la mi-octobre, une grue sortira le tunnelier fabriqué en Allemagne de son trou, avant quelques réparations dans le nord de l'Italie. L'ensemble du chantier du nouveau centre d'enclenchement de la gare de Lausanne atteint les 89 millions de francs.
Nouveau cerveau
Placé à côté du futur pôle muséal (Plateforme 10), l'ancien centre d'enclenchement est remplacé petit à petit par un nouveau 'cerveau' situé quelque 620 mètres plus à l'est. L'opération s'inscrit dans le vaste programme des CFF baptisé 'Léman 2030'.
Pour creuser un tunnel de 3 mètres de diamètre, 'Colette' a avancé dans la mollasse à son rythme, soit 7 à 8 mètres par jour de 06h à 22h, avec des pauses tous les 3 mètres. 'Aucune mauvaise surprise' durant le percement, assure Emilie Rascol en pointant du doigt le cheminement de ce gros boyau sous la place de la gare.
D'autres rendez-vous
D'autres chantiers spectaculaires attendent la gare de Lausanne, comme le déplacement de sa marquise de 1,5 mètre, relève de son côté Jean-Philippe Schmidt, porte-parole des CFF. L'autorisation de construire devrait être délivrée d'ici la fin de l'année.
/ATS