Alors que la campagne bat son plein, le non à l'initiative 'No Billag' garde son avance. Six personnes sur dix la rejetteraient selon un nouveau sondage.
Si les Suisses avaient dû se prononcer le 1er février, 61% auraient glissé un 'non' ou 'plutôt non' dans les urnes. A l'inverse, 38% auraient dit 'oui' ou 'plutôt oui' à la suppression de la redevance radio-TV, indique le deuxième sondage du groupe de presse Tamedia, publié mercredi. Seuls 1% des sondés n'ont pas encore arrêté leur décision.
Comme lors du premier sondage, le soutien à l'initiative est le plus important chez les partisans de l'UDC (72%). Le plus fort rejet provient des sympathisants des partis de gauche (84% PS; 81% Verts).
La Suisse romande (65%) rejette plus fortement l'initiative que la Suisse alémanique (59%). Toutes les classes d'âge refusent le texte, mais l'opposition est la plus marquée chez les personnes de plus de 65 ans (66%).
Diversité et service public
Les tenants du 'oui' avancent deux arguments principaux: la redevance est une 'mise sous tutelle paternaliste des citoyens' et 'la SSR est un colosse qui produit une offre médiocre par rapport à ses dépenses'.
Du côté des opposants, les arguments qui font le plus mouche sont liés à l'importance de la diversité médiatique et du service public. Un peu plus d'un quart (27%) juge que l'initiative mettrait en péril la diversité des médias et augmenterait la dépendance vis-à-vis des investisseurs privés.
Une personne sur cinq avance que des reportages diversifiés dans toutes les régions linguistiques sont importants pour la formation des opinions dans une démocratie directe. La même proportion estime qu'un 'oui' signifierait la fin du service public.
Pas de disparition de la SSR
Interrogés sur le sort de la SSR en cas de 'oui', une majorité de sondés ne croit pas qu'elle disparaîtra. Deux personnes sur cinq (41%) pensent que la SSR continuera d'exister, mais avec un programme réduit. Pour 13%, c'est le Parlement qui trouvera une solution pour la sauver lors de la mise en oeuvre de l'initiative.
Un sauvetage de la part des cantons ne convainc en revanche presque personne (3%). Pour près d'un tiers des sondés (32%), il est clair qu'un 'oui' signera la fin de la SSR.
Oui au régime financier
Egalement soumis au peuple le 4 mars, le nouveau régime financier 2021 a le soutien de près de trois sondés sur cinq (59%) alors que 20% refusent de prolonger le droit de la Confédération de prélever l'impôt fédéral direct (IFD) et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) jusqu'en 2035. La part d'indécis se monte à 21%.
Seuls les partisans de l'UDC présentent une opposition notable au texte (37%). Les sympathisants des autres partis lui sont largement favorables.
Ce sondage a été réalisé en ligne le 1er février. 17'067 personnes issues des trois régions linguistiques y ont participé. Les données ont ensuite été pondérées selon des variables démographiques, géographiques et politiques. La marge d'erreur se situe à +/- 1,1 point de pourcentage.
/ATS