Le franc fort risque de durer et peser sur le commerce extérieur

L'indicateur CS-CFA compilé à partir des expectatives des analystes a chuté à nouveau en novembre ...
Le franc fort risque de durer et peser sur le commerce extérieur

Le franc fort risque de durer et peser sur le commerce extérieur

Photo: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

L'indicateur CS-CFA compilé à partir des expectatives des analystes a chuté à nouveau en novembre, en partie en raison de la détérioration des perspectives pour les exportations.

Les sondés n'entrevoient aucune fin prochaine au franc fort, a indiqué mercredi Credit Suisse dans son relevé mensuel.

L'indice CS-CFA a chuté à -10,8 points en novembre, mais paradoxalement, l'évaluation de la situation économique actuelle est toujours jugée positive, avec un indicateur à +54,1 points.

La situation du commerce extérieure est positive pour le moment, mais cela risque de ralentir. L'évolution du taux de change a 'probablement' contribué à ce changement de perspective: 36% des sondés tablent en effet sur la poursuite de l'appréciation du franc, tandis que 17% s'attendent à une dépréciation. Près de la moitié (47%) s'attendent à une évolution latérale, ce qui ne saurait améliorer la situation pour les industries exportatrices, indique Credit Suisse.

Au niveau de l'inflation, les trois quarts des analystes ne prévoient pas de hausse brutale des taux directeurs des banques centrales pour contrer l'inflation, ni aux Etats-Unis, ni en Europe et pas non plus en Suisse. Mais sur le long terme, la majorité table en effet sur une hausse des taux.

Conséquence de l'inflation en Europe, les spécialistes ont changé de perspective au sujet de la juste valorisation du franc (fair value), laquelle se situe désormais sous les 1,10 franc pour 80% des sondés, ce qui signifie qu'à 1,05 franc pour un euro, le franc 'n'est pas particulièrement surévalué', note la banque.

Sur le volet de l'emploi, 66% des sondés s'attendent à ce que le taux de chômage se stabilise à son niveau actuel. En raison de la pandémie, la rotation de personnel a été moins importante, surtout aux Etats-Unis en 2020. Au cours des derniers mois cependant, de nombreuses démissions ont eu lieu, faisant craindre une pénurie de travailleurs et rendant les postes difficiles à pourvoir pour les entreprises, ce qui pourrait provoquer hausse de salaires et inflation. Mais ce problème semble bien moins prononcé en Suisse, seulement 28% ayant constaté une hausse des démissions.

Sur les marchés financiers, 58% des analystes interrogés s'attendent à ce que le SMI continue de croître, alors que moins de la moitié sont optimistes pour l'indice américain S&P 500. Un tiers s'attend à une évolution latérale des prix des actions et un cinquième à une baisse.

Concernant l'or, 55% pensent que le métal jaune continuera de s'apprécier, 37% pensant même la valeur refuge sous-évaluée. Les perspectives sont moins optimistes pour le pétrole, 44% estimant qu'ils chutera, et seulement un cinquième tablant sur une hausse.

/ATS
 

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