Le 'Zibelemärit', le marché aux oignons, attire des milliers de personnes dans la vieille ville de Berne. Elles viennent de toute la Suisse pour acheter des oignons ou simplement profiter de l'ambiance.
Comme chaque année, des milliers de visiteurs se rendront dès les aurores au 'Zibelemärit', le traditionnel marché aux oignons de la Ville fédérale. Ils seront des dizaines de milliers en fin de journée à rentrer aux quatre coins de la Suisse des confettis plein les cheveux.
Les producteurs viennent principalement de la région du Mont Vully et du Seeland, mais aussi des environs de Berne. Cette année, le marché aux oignons de Berne s'annonce sous de meilleurs auspices après une édition 2020 annulée en raison de la pandémie et les ravages de la grêle l'an dernier. La récolte 2022 a été meilleure même si la chaleur a limité la taille des bulbes.
Le dernier lundi de novembre, le 28 prochain, 410 stands seront installés, dont un tiers vend des oignons ou des légumes, a expliqué Marc Heeb, co-directeur de l'Inspection de police de la ville de Berne dans le Service d'information agricole alémanique LID.
Une tradition qui remonte au Moyen-Age
Le marché aux oignons remonterait à 1405, année durant laquelle la ville de Berne a brûlé dans sa quasi-totalité. Pour remercier les paysans fribourgeois qui ont aidé à éteindre l'incendie, les autorités bernoises ont permis à leurs voisins de venir vendre leurs oignons une fois par année.
Depuis 2011, ce marché est inscrit sur la liste des traditions vivantes de Suisse comme le carnaval de Bâle ou le 'Sechseläuten' de Zurich.
Les 'Zibeletrütsche', ces colliers d'oignons joliment tressés, sont omniprésents au Zibelemärit. 'Mais tôt ou tard, cette belle tradition disparaîtra, car la jeune génération ne s'intéresse plus guère à cet artisanat', estime Rolf Hediger qui, avec sa famille, confectionne environ mille tresses d'oignons pour son stand.
En fait, le liage des tresses est la partie agréable de l'opération, explique-t-il: 'La culture, le séchage et la préparation des fleurs séchées ainsi que celle des bulbes sont bien plus laborieux'. Chaque oignon est légèrement épluché à la main pour qu'il soit bien brillant sur la tresse.
Selon lui, les tresses d'oignons ont une autre valeur qu'autrefois: il ne s'agit plus de stocker les oignons, mais plutôt de les offrir et de les utiliser comme décors.
Septième légume le plus apprécié en Suisse
Selon les statistiques, l'oignon jaune comestible occupe la septième place des légumes les plus appréciés en Suisse. Environ 30'000 tonnes ont été récoltées l'année dernière; avec les autres variétés d'oignons courantes comme les oignons Metzger ou les oignons bottes, la récolte atteint même un peu plus de 47'000 tonnes.
Selon l'Union maraîchère suisse, il n'y a pas d'autres jours où autant d'oignons sont vendus et consommés en un seul lieu que lors du Zibelemärit à Berne. Sous formes de gâteau ou de soupe, en particulier.
/ATS