Large « oui » au contre-projet direct à l'initiative vélo

Le vélo devrait être encouragé au même titre que la mobilité piétonne et la randonnée, mais ...
Large « oui » au contre-projet direct à l'initiative vélo

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Photo: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Le vélo devrait être encouragé au même titre que la mobilité piétonne et la randonnée, mais pas au détriment de la compétences des cantons. Les sénateurs ont adhéré jeudi largement au contre-projet direct du Conseil fédéral à l'initiative vélo.

Le National doit encore se prononcer.

L'initiative populaire 'Pour la promotion des voies cyclables et des chemins et sentiers pédestres', de la faîtière nationale des cyclistes Pro Velo, veut promouvoir la petite reine dans toute la Suisse en développant un réseau continu de pistes cyclables. La promotion du vélo doit figurer dans la Constitution, à l'article sur les chemins et sentiers pédestres.

Les initiants veulent renforcer le trafic cycliste au quotidien et pendant les loisirs. La moitié de la population ne monte pas en selle pour des raisons de sécurité et d'attractivité, arguent-ils. Afin de développer cette pratique dans toute la Suisse, la Confédération doit définir des exigences de qualité.

Estimant que l'initiative a plusieurs défauts, le Conseil des Etats a préféré, par 35 voix contre 5 (4 PLR et 1 UDC), soutenir le contre-projet direct du Conseil fédéral. 'Personne ne remet en cause la nécessité de développer le trafic cycliste', a dit Raphaël Comte (PLR/NE) au nom de la majorité. Le vélo est excellent pour la santé, contribue à réduire les émissions de CO2 et à désengorger le trafic.

Le but de l'initiative est louable, mais les moyens prévus pour y parvenir n'ont pas convaincu les élus. Les initiants veulent obliger la Confédération à encourager la petite reine, alors que les pistes cyclables sont de la compétence des cantons et communes.

Moins ambitieux

Le contre-projet direct du Conseil fédéral reprend l'essentiel des propositions sans caractère contraignant pour les collectivités publiques. La Confédération peut ainsi coordonner et soutenir les mesures prises par les cantons dans ce domaine. Le contre-projet prévoit aussi de remplacer les pistes qui doivent être supprimées.

La promotion de la sécurité des pistes cyclables n'y figure finalement pas. Le Conseil fédéral l'a biffée face aux réticences de la droite. Le camp bourgeois jugeait certaines mesures trop contraignantes et craignait des surcoûts.

Une ombre au tableau, pour la ministre des transports Doris Leuthard, qui s'est néanmoins réjouie du fort soutien au contre-projet. 'Vous avez un peu négligé cet aspect dans la discussion', a-t-elle regretté. Le nombre de victimes du trafic cycliste est toujours important et il faut y remédier.

Et la conseillère fédérale de souligner que le contre-projet a lui aussi un coût. Lors de la discussion sur le budget, il faudra prévoir 1,1 million de plus et 1,5 poste équivalent plein temps.

Il manque d'infrastructure pour le vélo, a abondé Olivier Français (PLR/VD). Cela pose des problèmes de cohabitation entre les moyens de transport. Les pistes cyclables coûtent, mais il y va de la sécurité des usagers. Bien que signataire de l'initiative, le Vaudois a soutenu le contre-projet direct. Les initiants ont en effet indiqué adhérer à la proposition du Conseil fédéral, un retrait de leur texte n'est donc pas exclu.

Potentiel inexploité

La gauche a aussi soutenu le contre-projet, malgré ses critiques. Ce dernier est proche du texte de l'initiative et ne serait pas inutile s'il était accepté, a déclaré Paul Rechtsteiner (PS/SG). 'L'important est la volonté de faire bouger les choses.' Il y a 30 ans, les sentiers pédestres ont été ancrés dans la Constitution, ce qui a porté ses fruits, a-t-il illustré.

La grande majorité des sénateurs a mis en avant le potentiel inexploité de la petite reine, notamment afin de réduire les bouchons dans les villes. Près de 80% des trajets en bus et tram ainsi qu'un trajet sur deux en voiture sont inférieurs à 5 km: c'est une distance idéale à vélo, a argué Konrad Graber (PDC/LU).

Le vélo doit à l'avenir prendre une place beaucoup plus importante pour résoudre les problèmes environnementaux, selon Claude Hêche (PS/JU).

/ATS
 

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