La pandémie de coronavirus ne s'est pas encore répercutée en une vague de faillites d'entreprises, selon les données de Creditreform. Les aides financières débloquées par la Confédération et les mesures de sauvegarde de l'emploi ont pour l'heure soutenu les sociétés.
Entre janvier et fin août, 2800 sociétés ont été déclarées en faillite pour raison d'insolvabilité, soit 621 de moins qu'à la même période un an plus tôt, a indiqué vendredi l'union suisse des créanciers Creditreform dans un communiqué.
Au seul mois d'août, 260 sociétés ont annoncé avoir mis la clés sous la porte pour la même raison, un nombre en chute de 34,3% sur un an.
Les spécialistes st-gallois expliquent cette contraction par les mesures de soutien destinées aux entreprises mises en difficultés par les répercussions économiques de la crise du Covid-19, comme les crédits d'urgence, le chômage partiel et la suspension des poursuites.
'Les conséquences de la crise du coronavirus sur les faillites d'entreprises sont difficiles à évaluer', a souligné Creditreform. Mais un bond de 60% à plus de 8000 faillites sur l'année 'ne représente pas un scénario irréaliste', a-t-elle averti.
Un des scénarios envisagés est une lente progression des faillites sur une plus longue période.
A l'inverse, les créations d'entreprises ont bondi de 18% à 3328 au seul mois d'août. Depuis le début de l'année, elles ont crû de 0,6% à 29'840. D'ici la fin de l'année, Creditreform anticipe la création de 45'100 nouvelles sociétés (+1,1%).
Rebond économique en 2021
Les signaux ne sont pourtant pas au beau fixe au niveau conjoncturel, même si les perspectives sont un peu moins pessimistes.
Mercredi, les experts du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) ont légèrement revu en hausse leur projections pour l'économie suisse cette année. Ils ont ramené à environ -5% le recul attendu cette année du produit intérieur brut (PIB) helvétique, contre -6,2% jusqu'à présent anticipé.
L'institut bâlois BAK Economics a suivi le même raisonnement et ramené la baisse du PIB cette année à -4,5%, contre -5,8% dans leurs précédentes estimations. Après un effondrement au deuxième trimestre, l'économie est en train de se 'reprendre nettement' au troisième partiel.
Pour 2021, les spécialistes du Seco anticipent toujours un rebond du PIB de 4,9% - hors événements sportifs. Mais la conjoncture risque encore d'être freinée par les pertes de revenus, les incertitudes et les mesures de protection sanitaire.
Les experts bâlois voient quant à eux le PIB remonter de 3,4% en 2021 et de 4,1% l'année suivante. Une nette reprise économique n'est anticipée qu'avec la disponibilité à large échelle d'un vaccin, qui ne devrait pas intervenir avant mi-2021.
/ATS