La livre turque bondissait face au dollar jeudi après une hausse colossale et d'ampleur inattendue du taux directeur de la banque centrale, tandis que le dollar gagnait du terrain face à l'euro et à la livre sterling.
Vers 13H30 GMT (15h30 HEC), la livre turque bondissait de 5,36%, à 25,814 livres pour un dollar, peu après avoir frôlé les 7% de hausse.
La devise a même touché 25,287 dollars, son plus haut niveau face au billet vert depuis fin juin.
L'institution turque a relevé son taux directeur de 17,5% à 25% afin d'empêcher un rebond de l'inflation, repartie de plus belle en juillet après huit mois de ralentissement.
L'inflation dans le pays reste toujours proche des 48% et la banque centrale s'attend à ce que le taux d'inflation annuel atteigne 60% entre avril et juin de l'année prochaine.
Les analystes anticipaient une hausse de taux de 250 points de base, rappelle Tatha Ghose, de Commerzbank, soit un taux directeur à 20%. L'ampleur du resserrement monétaire a donc surpris le marché des changes.
La dépréciation quasi continue de la monnaie turque l'avait emportée début août jusqu'à son plus bas historique, à près de 27,307 livres pour un dollar.
En parallèle, le dollar renforçait ses gains face à l'euro et à la livre sterling après la publication des chiffres sur les demandes hebdomadaires d'allocation chômage aux Etats-Unis.
Les demandes initiales d'allocation chômage pour la semaine terminée le 19 août se sont élevées à 230'000, un chiffre inférieur aux attentes des analystes et aux données de la semaine dernière.
Le billet vert prenait 0,31% face à la monnaie européenne, à 1,0829 dollar pour un euro, et gagnait 0,70% face à la livre à 1,2638 dollar pour une livre sterling.
Il avait déjà profité d'indices PMI en repli pour la zone euro et le Royaume-Uni, qui ont 'renforcé les inquiétudes des investisseurs quant à un ralentissement plus marqué de la croissance mondiale', explique Lee Hardman, analyste chez MUFG.
Les investisseurs vont diriger leur regard vers Jackson Hole où débute jeudi la conférence annuelle des banquiers centraux. Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), y prononcera un discours vendredi, tout comme la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde.
/ATS