La Nasa ouvrira l'ISS aux touristes de l'espace

La Nasa a annoncé vendredi qu'elle autoriserait dès l'an prochain des touristes de l'espace ...
La Nasa ouvrira l'ISS aux touristes de l'espace

La Nasa ouvrira l'ISS aux touristes de l'espace

Photo: KEYSTONE/EPA ESA/NASA/ALEXANDER GERST/ESA/NASA HANDOUT

La Nasa a annoncé vendredi qu'elle autoriserait dès l'an prochain des touristes de l'espace et des entreprises à utiliser, contre paiement, la Station spatiale internationale (ISS). L'agence spatiale américaine cherche à s'en désengager financièrement.

'La Nasa ouvre la Station spatiale internationale aux opportunités commerciales', a annoncé Jeff DeWit, son directeur financier, à New York. 'La Nasa autorisera jusqu'à deux missions courtes d'astronautes privés par an', a précisé Robyn Gatens, une responsable de la Nasa gérant l'ISS.

Soit des séjours jusqu'à 30 jours, a précisé la Nasa. Potentiellement, jusqu'à une douzaine de personnes pourraient ainsi séjourner à bord de l'ISS par an. Mais pas effectuer de sortie, dans le vide spatial. Ils pourront être de n'importe quelle nationalité.

Mais ces astronautes privés, comme la Nasa préfère les appeler, devront être transportés exclusivement par les deux sociétés américaines qui développent en ce moment des véhicules pour la Nasa: SpaceX, avec la capsule Crew Dragon, et Boeing, qui construit la capsule Starliner.

Coûteux voyage

Ces sociétés choisiront les clients et leur factureront le voyage, qui sera la partie la plus coûteuse de l'aventure: de l'ordre de 58 millions de dollars par aller-retour, qui est le tarif moyen qui sera facturé par ces deux sociétés à la Nasa pour transporter ses astronautes.

Ni Dragon ni Starliner ne sont encore prêtes. En théorie, les capsules concurrentes doivent être opérationnelles à la fin de 2019, mais le calendrier dépend encore de la réussite de plusieurs tests. 2020 sera donc le plus tôt pour ces missions privées.

Les touristes paieront la Nasa pour le séjour en orbite, pour la nourriture, l'eau et tout le système de support de la vie à bord, développé depuis des décennies par les contribuables américains. 'Cela coûtera environ 35'000 dollars par nuit, par astronaute', a dit Jeff DeWit. L'internet ne sera pas inclus: 50 dollars par gigaoctet.

L'ISS n'appartient pas à la Nasa: la station a été construite avec la Russie depuis 1998, et d'autres nations participent et envoient des astronautes. Mais les Etats-Unis détiennent et contrôlent la majorité des modules.

Pas les premiers

Ces touristes de l'espace ne seront pas les premiers: l'homme d'affaires américain Dennis Tito fut le premier, en 2001. Il avait payé la Russie environ 20 millions de dollars à l'époque. Quelques autres l'avaient suivi, jusqu'au Canadien Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil, en 2009.

Depuis 2011, les fusées Soyouz sont le seul taxi humain vers l'ISS, et ont exclusivement acheminé des astronautes d'agences spatiales (en plus des cosmonautes russes). Il y a en permanence entre trois et six membres d'équipage à bord: en ce moment, trois Américains, deux Russes et un Canadien s'y trouvent. La Russie prévoit d'ailleurs de reprendre ces vols de touristes fin 2021.

Le changement de politique annoncé vendredi inclut aussi l'ouverture des parties américaines de la station à des entreprises privées pour des 'activités commerciales et marketing'. Cela inclut les start-ups qui développent la fabrication de matériaux en apesanteur, par exemple. Les fibres optiques sont d'une qualité inégalée lorsqu'elles sont fabriquées en apesanteur.

La Nasa a publié une première grille de prix vendredi, par kilogramme de fret. L'idée est de développer l'économie de l'espace dans l'espoir de voir le secteur privé reprendre un jour l'ISS, que les Etats-Unis devraient arrêter de financer à la fin des années 2020.

L'agence spatiale veut dégager des moyens financiers pour la mission Artémis de retour sur la Lune en 2024, et l'envoi des premiers humains sur Mars, peut-être dans la décennie suivante. Mais la rentabilité d'activités commerciales en orbite terrestre reste à prouver, en raison du coût encore très élevé du transport.

/ATS
 

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