La Coalition contre les exportations d'armes vers les pays en guerre civile a réuni 25'000 personnes en moins de deux jours. Chacune d'entre elles a accepté de recueillir quatre signatures pour une 'initiative de rectification'.
Ces 25'000 personnes se sont déclarées prêtes à récolter des signatures, comme l'a annoncé mardi la coalition non partisane. Cela démontre le fort mécontentement de la population à l'égard du projet du Conseil fédéral d'assouplir les règles à l'exportation.
Même si les 25'000 sympathisants nécessaires sont réunis, l'appel de la Coalition reste en ligne. Cette mesure vise à maintenir la pression sur le Conseil fédéral pour qu'il mette un terme à la modification prévue de l'ordonnance. Le texte a d'ores et déjà été déposé la semaine dernière à la Chancellerie fédérale.
Assouplissements critiqués
L'initiative vise à corriger deux décisions de la Berne fédérale. D'une part, un premier assouplissement, décidé par le Parlement en 2014, autorisait les exportations vers des pays outrepassant systématiquement les droits humains.
D'autre part, l'assouplissement de l'ordonnance sur le matériel de guerre, annoncé en juin par le Conseil fédéral, permettrait d'exporter des armes vers des pays en conflit interne s'il n'y a aucune raison de penser que les armes seront utilisées dans ce conflit
La Coalition est composée de représentants de partis bourgeois, libéraux et de gauche, ainsi que des milieux religieux et de plusieurs associations et ONG.
Lacunes de la législation
Sous la coupole, le PDC et le PS ont eux exigé un débat d'actualité au Conseil national sur l'exportation d'équipements militaires. Tout comme la coalition, les deux partis critiquent le projet du Conseil fédéral d'assouplir les dispositions relatives à l'exportation d'armes et demandent que ce projet soit reconsidéré.
Le PDC invite le Conseil fédéral à reconsidérer ce plan. Des informations faisant état d'équipements militaires suisses retrouvé dans les mains de terroristes du groupe djihadiste Etat islamique et en Libye ont déclenché des discussions, a souligné le parti mardi.
Il souhaite également discuter des lacunes de la législation sur les exportations d'armes. La semaine dernière, le Contrôle fédéral des finances a fustigé dans un rapport des contrôles insuffisants et des failles juridiques permettant de contourner les interdictions, déjà actuellement.
Dans le cadre d'une intervention urgente, le PS pose lui la question de savoir comment le Conseil fédéral entend concilier les exportations d'armes dans les pays en conflit interne avec la promotion de la paix et des droits de l'homme.
/ATS