L'Indonésie et la Norvège ont signé lundi un accord de plusieurs millions de dollars sur la déforestation. Cela quelques mois après l'échec d'un accord similaire dans le cadre d'une initiative soutenue par les Nations unies et critiquée pour son inefficacité.
La protection des arbres est essentielle pour atteindre les objectifs climatiques, mais les écologistes reprochent à l'Indonésie, qui abrite la troisième plus grande zone de forêt tropicale au monde, d'autoriser les entreprises à défricher des terres pour de nouvelles plantations de palmiers et de bois.
Djakarta affirme avoir fait des progrès en réduisant le taux de perte de forêt primaire pour la cinquième année consécutive en 2021.
L'accord avec Oslo lui fournira des 'contributions basées sur les résultats' pour réduire les émissions, a déclaré le ministère norvégien du climat et de l'environnement dans un communiqué.
Accord pas suffisant
Mais les défenseurs de l'environnement affirment que l'accord n'est pas suffisant, de vastes étendues de forêt tropicale étant encore détruites en Indonésie pour faire place à des plantations d'huile de palme qui mettent en péril des espèces menacées et chassent les populations autochtones de leurs terres.
'L'accord ne résout pas les problèmes existants, notamment la reconnaissance des populations autochtones', a déclaré Iqbal Damanik, un responsable de la campagne forestière de Greenpeace Indonésie.
Paiement après vérification
Les deux pays avaient signé un accord historique sur la déforestation en 2010, la Norvège offrant à l'Indonésie un milliard de dollars pour réduire ses émissions. Mais Djakarta a annulé l'accord l'année dernière, affirmant n'avoir reçu qu'une petite partie de l'argent.
Selon le nouvel accord, la Norvège versera à Jakarta un paiement initial de 56 millions de dollars pour la réduction de la déforestation entre 2016 et 2017.
Elle paiera ensuite l'Indonésie pour les années suivantes après avoir vérifié ses réductions de la déforestation, ce qui signifie qu'il pourrait s'agir de centaines de millions de dollars.
Précédent accord remis en question
On estime que la disparition des forêts tropicales humides est responsable d'environ 8% des émissions annuelles de dioxyde de carbone et les vastes forêts indonésiennes continuent de se réduire, la forêt primaire ayant diminué de 10% au cours des deux dernières décennies.
L'année dernière, Djakarta a signé un accord avec plus de 100 pays pour mettre fin à la déforestation d'ici à 2030 dans le but de ralentir le réchauffement de la planète. Mais l'Indonésie a ensuite remis en question les termes de l'accord, estimant que celui-ci ne devait pas entraver le développement économique.
/ATS